Le Journal de Montreal - Weekend
UN 48e ALBUM EN 48 ANS DE CARRIÈRE POUR ANGÈLE DUBEAU
« Savoir que j’accompagne les gens avec ma musique dans leur vie depuis si longtemps est ma plus grande fierté », confie Angèle Dubeau. À 61 ans, la violoniste qui vient de remporter son 20e Félix fait paraître son 48e album en 48 ans de carrière : Angèle Dubeau & La Pietà Signature Philip Glass.
« Tous ces chiffres commencent à m’impressionner », affirme en riant Angèle Dubeau qui détient tous les records confondus de l’ADISQ avec maintenant 20 Félix Album de l’année en poche.
« C’est un beau Félix, très apprécié, pour un disque que j’aime beaucoup : le portrait du jeune compositeur Alex Baranowski. J’ai d’ailleurs partagé la bonne nouvelle avec lui jusqu’à Londres », explique l’artiste qui se décrit comme une bûcheuse et une travaillante.
Pour la musicienne qui a vendu des centaines de milliers d’albums en carrière et qui compte plus de 200 millions d’écoutes en continu pour l’ensemble de son oeuvre, la raison d’être – en tant que musicienne – est ce public qui l’accompagne depuis toutes ces années.
« Ils sont au rendez-vous, ils sont là, ils veulent découvrir, ils sont friands. L’amour du public se bâtit et je vois mon instrument comme ma palette de couleurs sonores. Avec La Pietà ,je peux colorer sans fin depuis toutes ces années et je suis heureuse que le public me suive dans mon cheminement de musicienne », raconte-t-elle.
REVENIR AU GRAND PHILIP GLASS
Pour celle qui avait rendu hommage au grand compositeur Philip Glass avec un album de sa série Portrait en 2008, revenir à Philip Glass sur son nouvel opus était « une évidence ». Depuis la découverte de son oeuvre dans les années 80 à leur rencontre (et leur travail conjoint) à New York dans les années 90, jusqu’à aujourd’hui, un respect mutuel s’est formé entre les deux artistes.
« Cet album est le cheminement de la musicienne qui a toujours été à l’écoute de ce qu’il lui tente de jouer. La musique de Philip Glass m’amène absolument ailleurs. Elle nous habite et nous envoûte. C’est un autre langage, complètement », explique-t-elle avec vigueur.
Elle raconte avoir été un peu plus frileuse lorsqu’elle avait travaillé sur son premier disque lié à Philip Glass, il y a 15 ans. Riche de la confiance que lui a accordée le prolifique compositeur – aujourd’hui âgé de 86 ans et considéré comme l’un des compositeurs les plus influents de la fin du XXe siècle –, la violoniste a eu envie de revisiter des oeuvres de diverses époques « d’une façon extraordinaire ». Et elle a eu carte blanche de la part de l’artiste qui a collaboré avec les Leonard Cohen, David Bowie et Allen Ginsberg pour le faire.
« Il a écrit 13 symphonies, a beaucoup écrit pour le cinéma et pour le théâtre. Je voulais avoir cette diversité. C’est presque 50 ans d’écriture que je couvre avec cet album. J’aime Philip Glass, car il a une signature unique. Sa musique me nourrit depuis tant d’années, elle m’a fait grandir », raconte celle qui a commencé sa carrière lorsqu’elle n’avait que 15 ans.
Quant au concert qu’Angèle Dubeau proposera « dans l’écrin extraordinaire » qu’est la Maison symphonique de Montréal, le 27 novembre prochain, il sera totalement dans l’esprit de cette nouvelle offrande.
La principale intéressée promet aux spectateurs une bulle de bonheur avec Philip Glass et Ludovico Einaudi : deux compositeurs dont la musique réconforte et apaise.
« Je connais le pouvoir et la grandeur de la musique et je sais que ce spectacle avec l’ensemble La Pietà sera extraordinaire », assure-t-elle.
L’album Angèle Dubeau & La Pietà Signature Philip Glass est offert sur l’ensemble des plateformes numériques et en format physique.