Le Journal de Montreal - Weekend
L’ATTRAIT POUR L’EXPLORATION POLAIRE
De plus en plus nombreux sont ceux qui sont tentés de répondre à l’appel du grand blanc.
Dans son tout nouveau livre, L’appel de l’Antarctique, la cinéaste d’aventure Caroline Côté relate cet incroyable défi réalisé à ski entre Hercules Inlet et le pôle Sud, fracassant un temps record au début de janvier 2023.
Certes, il y a l’exploit. Titanesque. Ce ne sont pas moins de 1100 kilomètres que l’aventurière a parcourus, seule et sans assistance, dans des conditions extrêmes en un peu plus de 33 jours. De l’exigeante préparation physique et mentale, à la discipline, en passant par les briques de beurre qu’elle mangeait pour se refaire un taux de gras satisfaisant vers la fin de son expédition, tout de ce livre est fascinant. Elle ratisse large, tant sur l’expérience acquise à travers des explorations précédentes, les défis que représentent le vent glacial, les zones crevassées, la solitude quotidienne et j’en passe. Même pour qui ne serait pas appelé à vivre un voyage ou une expédition au froid, son livre est passionnant quant à sa détermination à travers cette aventure. Au-delà de l’exploit, elle souhaitait justement que cette dernière lui donne un sens. De fait, impossible de ne pas y puiser une grande inspiration pour aller au bout du monde, sinon, ou plus encore, au bout de soi-même.
RENDRE AU GENRE FÉMININ SA JUSTE PLACE
« Je veux démocratiser l’expédition polaire des femmes dans la culture. Elle m’amène à être beaucoup plus confiante en moi. Soutenir celles qui veulent y aller et se dépasser, mais on ne peut négliger les nombreux risques qui y sont associés », préciset-elle en entrevue.
De fait, pour quiconque serait tenté de céder à cet appel ou aurait envie de s’initier à une aventure polaire, Caroline conseille de ne pas lésiner sur les étapes et de se prêter d’abord notamment à des micros-aventures afin de vérifier si on aime l’expérience, mais aussi pour en acquérir.
« Marcher sur des glaciers peut être une expérience fascinante, ça vaut la peine d’être vu dans sa vie, c’est marquant. Mais il est toujours idéal de vivre une expérience qui nous prépare et s’entourer d’experts. Il y a de belles compagnies au Québec et ailleurs pour nous guider et encadrer », souligne-t-elle. « Ça m’a pris 14 ans d’expérience avant de réaliser cette expédition en Antarctique », rappelle l’aventurière.