Le Journal de Montreal - Weekend
PROTÉGER SON CERVEAU CONTRE LE VIEILLISSEMENT
Vieillir implique inévitablement des pertes de capacité, mais la vitesse de ces changements n’est pas une fatalité et prendre soin de notre cerveau peut faire une grande différence.
Nous voudrions tous pouvoir vivre nos dernières années lucides et autonomes. Nous aimerions reconnaître nos proches, avoir de belles conversations, prendre un bain et une marche sans assistance le plus longtemps possible.
Les maladies neurologiques associées au vieillissement (Alzheimer, Parkinson, AVC) font peur parce qu’elles nous volent nos habiletés, notre autonomie et notre humanité. Les difficultés psychologiques (dépression, anxiété, irritabilité) ou fonctionnelles (mobilité, vision, santé générale) peuvent aussi miner notre bien-être et notre capacité de réaliser nos rêves.
Notre état de santé dans nos dernières années semble être une loterie liée à des facteurs incontrôlables comme la génétique ou les infections. Mais sans le savoir, nous accélérons souvent la fragilité de nos cellules par nos habitudes (alimentation, sommeil) et notre mode de vie (pollution, stress).
Contrairement au fatalisme très répandu, il n’est jamais trop tard pour ralentir l’effet des années sur notre cerveau et renforcer notre protection contre les troubles neurologiques qui nous guettent.
Sans faire de changements radicaux à notre vie, nous pouvons offrir à notre moi futur de belles années en prenant soin de trois composantes de notre cerveau : nos vaisseaux sanguins, nos mécanismes de protection des cellules et notre système d’élimination des déchets.
PRENDRE SOIN DE SES VAISSEAUX
La santé de notre cerveau dépend de celle de ses vaisseaux sanguins, particulièrement les quelque 600 km de capillaires microscopiques qui fournissent à nos cellules cérébrales l’oxygène, l’énergie (le glucose) et autres molécules essentielles.
Nos vaisseaux sanguins sont sensibles à l’usure. Comme les commotions cérébrales, le diabète et les autres troubles métaboliques (haute pression, mauvais cholestérol, obésité) endommagent nos capillaires cérébraux, ce qui favorise les maladies dégénératives comme l’Alzheimer en plus des AVC.
En plus, nos vaisseaux sont aussi sensibles à l’inflammation persistante et au manque d’antioxydants. Ces facteurs sont clairement associés à nos habitudes de vie. De nombreuses études ont montré que l’alcool, la viande rouge, le sel, le sucre et la malbouffe peuvent avoir des effets aussi néfastes sur notre cerveau que des commotions cérébrales.
La vie moderne fait aussi vieillir notre cerveau prématurément. Les particules fines que l’on respire et les hormones de stress peuvent endommager nos capillaires cérébraux. Ces facteurs sociaux sont parfois difficiles à changer rapidement, mais la sensibilisation et la pression sociale font éventuellement une différence.
FAVORISER LES PROTECTEURS DE NOS CELLULES
En plus de nos vaisseaux, nous pouvons prendre soin des protecteurs naturels de nos cellules.
Nos cellules sont équipées de nombreux mécanismes de protection, dont des molécules chargées de la réparation et de la survie des cellules (ex. : facteurs neurotrophiques) et des mécanismes de recyclage des déchets cellulaires (ex. : l’autophagie).
Une façon simple d’amplifier ces mécanismes de protection est de bouger plus souvent et en particulier faire des activités cardio.
MIEUX DRAINER LES DÉCHETS DU CERVEAU
Les déchets qui s’accumulent dans notre cerveau sont très néfastes pour nos cellules.
Les radicaux libres et les protéines mal formées sont des sous-produits de notre activité cérébrale qui sont souvent toxiques pour nos cellules et nous en produisons plus avec l’âge.
Notre cerveau possède un système de drainage des déchets, le système glymphatique, un cousin des ganglions et canaux lymphatiques de notre corps.
L’efficacité de notre système de drainage varie selon plusieurs facteurs, dont certains qui sont contrôlables.
Mieux dormir augmente le drainage des déchets dans notre cerveau. En plus, mieux dormir diminue notre inflammation chronique, notre sensibilité au stress et notre fragilité immunitaire associée au vieillissement.
Donc, quitter les écrans plus tôt le soir ralentit le vieillissement du cerveau.
Pour augmenter les chances de profiter pleinement de nos dernières années, il y a mieux que miser sur la chance. Il vaut mieux investir dans soi et faire quelques changements qui pourraient faire une grande différence.