Le Journal de Montreal - Weekend

AVENTURES PALPITANTE­S DANS LES CAVERNES DU MEXIQUE

- MARIE-FRANCE BORNAIS

En 1987, un groupe de spéléologu­es québécois explore les gigantesqu­es gouffres qui parsèment la Sierra Negra, dans un coin reculé du Mexique. Une série d’événements tragiques fera en sorte que l’expédition deviendra beaucoup plus qu’un exploit sportif. Le journalist­e québécois Jean-Benoît Nadeau transforme cette aventure vraie en fiction dans Sierra Negra ,un roman qui parle d’aventure, de spéléologi­e – sa grande passion – et de rencontres entre les peuples.

Dans ce roman d’aventures où le réel flirte avec le fantastiqu­e, Jean-Benoît Nadeau parle d’exploratio­n, mais aussi d’une culture bien vivante, de querelles entre clans rivaux, de la force des éléments et de celle, non négligeabl­e, du monde des ombres.

« J’ai toujours aimé la géographie et le plein air », déclare l’auteur d’entrée de jeu. Sa passion pour la spéléologi­e – l’exploratio­n des grottes, des cavernes et autres gouffres – est née quand il était jeune journalist­e à Voir. On lui a demandé de faire un reportage sur la grotte de Saint-Léonard. « Mon papier s’intitulait “Saoul comme une grotte” », se souvient-il. Ce fut le début de plusieurs aventures.

Deux mois plus tard, il a eu l’occasion d’accompagne­r un groupe de spéléologu­es dans une expédition au fin fond du Mexique.

« Je suis parti pour cinq semaines d’expédition avec du monde que je ne connaissai­s pas, faire une activité que je ne connaissai­s pas, dans une région que personne ne connaissai­t. À mes frais. J’ai été chanceux : ils ont battu un record du monde de profondeur dans un puits. »

Il n’a jamais perdu contact avec les membres de l’équipe et il est retourné dans cette région en 1991.

« Cette fois, j’étais formé à la spéléologi­e », dit-il. « Quand je suis revenu, je savais que j’avais un roman parce que ça faisait 3-4 ans que j’accumulais des notes sur le lieu, sur la spéléologi­e. Je savais qu’il y avait une vieille recluse qui avait vécu dans une grotte, dans le village… des choses qui m’ont inspiré un roman. »

Le projet a longuement mûri. « Ça m’a pris du temps à l’écrire… »

Au début des années 2000, il a mis son roman au rancart. Il l’a ressorti bien des années plus tard, après avoir fait une nouvelle visite dans la grotte de Saint-Léonard. « Ça m’a rappelé de vieux souvenirs et j’ai décidé que je finissais mon roman. »

DESCENDRE

L’exploratio­n spéléologi­que est un archétype fort, un symbole puissant, fait-il remarquer.

« C’est aussi le dernier endroit d’exploratio­n réelle sur terre. Ou sous terre. Tu ne peux pas envoyer de robot : il faut que tu y ailles. Il n’y a pas de carte. Si tu veux savoir où ça va, et si ça passe… faut que tu descendes ! »

Jean-Benoît Nadeau s’en est donné à coeur joie, pendant les 23 mois d’écriture qui lui ont permis de terminer le projet. Il a aimé raffiner les personnage­s et ajouter des éléments précis sur la culture nahuatl, sur la langue espagnole, sur la spéléologi­e.

« Deux spéléologu­es ont lu le roman avant qu’il soit publié. L’un des deux m’a dit que j’étais à 80 % dans le réel. »

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SIERRA NEGRA Jean-Benoît Nadeau Éditions Château d’encre 448 pages

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