KATHLEEN FORTIN REND HOMMAGE À ANDRÉ GAGNON

Kathleen Fortin excelle à la fois dans le jeu et dans la chanson. Toujours prête à embrasser un nouveau rôle, elle ne dit jamais non à un projet qui l’amène à pousser la note.

C’est encore plus vrai quand ça concerne l’opéra Nelligan d’André Gagnon et Michel Tremblay, un univers dans lequel elle baigne depuis l’adolescence.

Le 3 décembre, au Théâtre Maisonneuve, à Montréal, ainsi que le 7 décembre au Palais Montcalm, à Québec, elle assurera la portion chantée du spectacle hommage Les 4 saisons d’André Gagnon, qui comprend entre autres des chansons de l’opéra Nelligan et du spectacle Leyrac chante Nelligan. Lors du premier des deux concerts, cela fera exactement trois ans que le pianiste, compositeur, chef d’orchestre et arrangeur est décédé.

Kathleen Fortin connaît bien Les 4 saisons d’André Gagnon, spectacle produit par l’Agence Station bleue qu’elle porte depuis 2016. Mais cette fois, c’est une version symphonique à laquelle les mélomanes de la métropole et de la Vieille Capitale auront droit. Aucun orchestre n’est associé au projet proprement dit. Il s’agit plutôt d’une réunion de musiciens, dont les premières chaises sont Carla Antoun (violonAubin celle), Stéphane (piano), Antoine Bareil (violon), Dominique Girard (contrebasse et basse électrique) et Maxime Lalanne

(batterie).

UNE GRANDE VOIX

« À la base, c’était un concert avec cinq musiciens, et Stéphane

Aubin en avait fait une version avec un grand orchestre et c’est celle-ci qu’on reprend. Les arrangements sont plus complexes et sont somptueux. J’ai très hâte, car on l’a entendu très peu de fois en version symphonique. Tout est amplifié, le son voyage jusque dans ma colonne vertébrale, ça ne se compare à rien. » L’interprète à la chevelure rousse est une fervente de l’opéra Nelligan depuis sa création, en 1990, alors qu’elle était adolescente et chantait déjà des pièces. Plus tard, le professeur de théâtre André Brassard a recommandé Kathleen Fortin à Louise Forestier pour un spectacle, auquel a assisté André Gagnon, qui a été séduit par sa grande voix. « André Gagnon m’a proposé de faire la mère de Nelligan avec l’OSM, moi qui étais alors une pure inconnue. Je n’en suis pas encore revenue », a dit Kathleen Fortin, en entrevue avec l’Agence QMI. Il y a ensuite eu les spectacles Les 4 saisons d’André Gagnon et la reprise de l’opéra Nelligan au TNM.

« Je chante ces chansons-là dans plein de circonstances. Dans Les 4 saisons d’André Gagnon, j’interprète trois chansons tirées de l’opéra Nelligan, mais pas dans la même tonalité que la version TNM. Il faut savoir changer de chapeau assez rapidement, et je dois dire que je chanterais ces chansons-là toute ma vie. »

Le spectacle Les 4 saisons d’André Gagnon est bien entendu largement instrumental, à la fois classique et populaire – comme la fameuse chanson Wow –, et un tiers de la soirée est réservé à la portion chantée avec le concours de Kathleen Fortin.

« André Gagnon se sentait très proche du poète et il a habité la même maison que Nelligan au carré Saint-Louis pendant un moment, et c’est là qu’il a créé l’opéra Nelligan. Il était inspiré et habité par l’âme du poète. C’est un immense mélodiste, un des plus grands, il avait cette capacité de nous toucher à tout coup. Il avait envie de mixité, pas de faire une musique classique qui répondait à l’élite. »

Les billets sont en vente en ligne pour les spectacles de Montréal et de Québec.

Kathleen Fortin