Le Journal de Montreal - Weekend

JINNY, LE PREMIER « KICK » DE MARIO JEAN

- YAN LAUZON Collaborat­ion spéciale

Même s’il ne comprenait rien quand les personnage­s parlaient en anglais, Mario Jean avait un vif intérêt pour les production­s télé des États-Unis quand il était jeune. Évidemment, des comédies québécoise­s ont aussi réussi à capter son attention… Mario, quelles émissions vous ont marqué durant votre jeunesse ?

Je suis de la génération Bobino, mais ce sont les émissions américaine­s qui me fascinaien­t et me branchaien­t, genre Jinny. C’est mon premier « kick ». [rires] Ça « fittait » avec l’exploratio­n spatiale et je suis né en 1965, en plein là-dedans. À 20 ans, je suis allé en Floride pour la première fois de ma vie et j’ai dit à ma blonde : « Je veux aller à Cocoa Beach voir tout ça. » Dans les autres émissions, il y avait Voyage au fond des mers et Au pays des géants que je ne ratais pas. Plus loufoque, il y avait aussi Perdus dans l’espace…

Est-ce que vos plus beaux souvenirs télé ont été vécus seul ou en famille ?

Beaucoup seul, parce que mes parents travaillai­ent entre autres le samedi matin et que mes deux soeurs, plus vieilles que moi, n’avaient pas mes goûts. Durant la semaine, j’étais seul aussi. En arrivant de l’école, il y avait Bobino et une émission comme La Riboulding­ue ou Le pirate Maboule. Un autre beau souvenir, c’est lorsque mes soeurs avaient ramené une petite antenne UHF, je ne sais pas comment, et qu’on l’avait branchée. On écoutait Three’s Company et Happy Days. C’était extraordin­aire. Je ne comprenais absolument rien, mais c’était de la belle télé.

Et il y avait d’autres rendez-vous québécois ?

Ma mère était branchée sur Les tannants. On écoutait ça et Symphorien. À l’école, le lendemain de l’émission, on se racontait des blagues de Gilles Latulippe dites tout croche par Éphrem. [rires] C’était le talk de la cour d’école.

Diriez-vous que vous avez trop regardé la télé ?

Non, je ne peux pas dire que j’écoutais beaucoup la télé. Il y avait des rendez-vous de famille comme lorsque mon père regardait sa lutte le samedi, en arrivant de travailler. Je le voyais forcer dans son fauteuil. Il était sur l’arène ! Et, évidemment, La soirée du hockey. Je me rappelle vaguement de la série du siècle en 1972. Pour certains, l’Expo 67 a été l’ouverture sur le monde ; pour moi, ç’a été en 1972, de voir un autre peuple, bien différent, pratiquer notre sport national…

Y a-t-il un personnage ou un artiste qui vous a influencé ?

Yvon Deschamps. Par des cassettes et quand on avait la chance de le voir aux Beaux dimanches […] C’est clair qu’il a semé quelque chose en moi. Je m’imaginais être Yvon Deschamps sur scène.

Quel univers voudriez-vous faire découvrir aux enfants ?

Je ne vois pas pourquoi on ne pourrait pas ramener Sol et Gobelet. Faudrait que ce soit plus rapide, car les jeunes d’aujourd’hui comprennen­t rapidement, mais de les ramener à rien, à de l’impro où il faut faire le reste dans sa tête, ce serait peut-être un beau défi pour des créateurs qui veulent toucher les jeunes.

Mario Jean est en rodage de son septième spectacle solo, Les imparfaits bonheurs… et autres tutti quanti de la vie ! (mariojean.com), dont la première aura lieu en mars. À la télé, on le retrouvera dans la quatrième et ultime saison de la comédie Léo, sur TVA, en janvier. Il est Landry, un collègue de Léo travaillan­t à l’usine de Dubeau Gâteau.

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Jinny
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Symphorien
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Les tannants

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