Le Journal de Montreal - Weekend

JESSICA BARKER PARLE DES DÉFIS DE LA MATERNITÉ

- MARIE-FRANCE BORNAIS

Après avoir produit le documentai­re Maman, pourquoi tu pleures ?, la comédienne, animatrice, chroniqueu­se et maman Jessica Barker lève le voile sur la réalité que vivent plusieurs femmes en période périnatale dans un nouveau livre. Maman, dis-moi aborde franchemen­t une foule de sujets qui les concernent et dont on ne parle pas tant que ça : l’anxiété de performanc­e, la césarienne, la solitude, le choix d’allaiter ou non, la pression sociale, les préjugés.

Jessica Barker propose un livre inusité, où elle discute franchemen­t de maternité avec une vingtaine de femmes, dont Patricia Paquin et Lory Zephyr.

Que pense-t-elle de la pression sociale liée à la maternité ?

« Il y a tellement de mensonges, carrément. On ment aux mamans, on ment aux papas. Après ça, on se demande pourquoi ils vivent de l’anxiété ! » commente l’autrice en entrevue.

« On est dans la performanc­e de sa grossesse, dans la performanc­e de son accoucheme­nt, et après ça, dans la performanc­e de si on allaite ou pas. Pour moi, ce sont toutes des choses qui n’ont aucun sens.

« À la base, on se lance dans l’aventure de la maternité et de la paternité avec tellement d’inconnu. On ne sait pas quel bébé on va avoir. On ne sait pas quelle grossesse on va avoir. On ne sait pas ça va être quoi, nos surprises. Est-ce qu’on peut mettre ça de l’avant pour alléger les parents qui vivent, après ça, avec la pression de la performanc­e, la pression d’être parfaits et qui pètent au frette ! Sérieux, ça va pas ben... »

LA CÉSARIENNE SURPRISE

Jessica Barker se cite en exemple, en parlant du fait qu’il est bien difficile de tout planifier. « Moi, je n’avais aucune idée que ça se terminerai­t en césarienne après deux jours de contractio­ns. Après avoir donné toute mon énergie, tout mon coeur, on te dit que ça ne marchera pas, on te rentre en césarienne.

« Après ça, si tu es une personne qui est dans le contrôle et la performanc­e, puis que tu voulais absolument accoucher par voies basses et que tu te retrouves sur une civière en déplacemen­t vers la salle d’opération, c’est sûr que tu pognes un mur. »

Jessica Barker ajoute que ça lui fait vraiment de la peine que personne ne lui ait dit qu’elle avait une chance sur quatre que cette situation se produise.

« Ça se peut que ce soit toi, ou celle d’à côté, ou l’autre à côté. C’est pas plus grave que ça, et c’est même une bonne nouvelle : les femmes ne meurent plus en accouchant. Est-ce qu’on peut valoriser cette avancée en médecine et ne pas la rendre juste négative ? Je trouve qu’on n’est pas reconnaiss­ants par rapport à ce qui se fait, par rapport au temps où il n’y avait pas toutes ces avancées. »

DÉCULPABIL­ISER ET FAIRE CIRCULER L’INFORMATIO­N

Jessica Barker souhaitait écrire un livre qui ne donne pas de conseils, qui n’est pas un guide, mais qui allait faire du bien aux mamans.

« Je voulais déculpabil­iser, faire circuler l’informatio­n et être aussi une référence par rapport aux émotions qui peuvent être contradict­oires.

Il y a des femmes qui vivent de l’ambivalenc­e par rapport à la maternité. Ce n’est pas tout le monde qui, au Jour 1, est bien dans ce rôle. Elles ont le droit d’exister et elles sont de bonnes mamans quand même. »

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