SE MUSCLER EN HUMOUR

Cinq questions à Caroline Lemieux, productrice au contenu du Tricheur

Travailler au contenu d’émissions de télévision est en quelque sorte une deuxième vie pour Caroline Lemieux, qui a oeuvré pendant plusieurs années à l’habillage d’antenne. Comme elle le dit si bien, elle est passée du visuel au contenu, écrivant d’abord les textes de La belle tournée et les capsules web Guyves reçoit, où l’alter ego de Guy Jodoin en marionnette cuisine joliment ses invités.

Depuis six ans, elle veille au contenu du Tricheur, populaire jeu qui en est à sa 2000e émission et dont elle est aussi la juge et maître du jeu. Un boulot qui lui permet de se muscler en humour afin de surprendre les invités, les téléspectateurs, mais aussi son animateur, qui aime les défis.

Le tricheur en est à sa 13e saison. Qu’est-ce qui fait son succès ?

C’est tellement « feel good ». C’est le premier moment de la journée où tu peux mettre la « switch à off ». Il y a un côté enfantin où chacun se surprend. Tu apprends, tu t’amuses, tu vois des gens que t’aimes. Tout le monde est au même niveau.

Comment se conçoivent les épisodes ?

On est une petite équipe. Je travaille avec Simon Leblond, qui conçoit les questions. On est comme un binôme. Il a rempli une banque de questions avec toutes sortes de sujets génériques. On en a près 20 000 ! Mais c’est quand on connaît les artistes qui viennent jouer qu’on s’amuse en personnalisant des questions sur leurs intérêts, leurs passetemps. On veut créer une expérience. Le mot d’ordre est « party de famille ». On invite généralement cinq personnes qui se connaissent. Récemment, on a tourné avec Mathieu Baron, Peter Miller et Louis-Philippe Dandenault, qui sont amis. On a ajouté Marie-Ève Perron et Mylène St-Sauveur. On trouvait qu’au niveau énergie, ça « fittait » bien. Ils se sont entendus comme larrons en foire ! On demande d’ailleurs souvent aux invités avec qui ils ont envie de jouer. C’est là qu’on décide de l’invité surprise, d’un artiste qui vient chanter. Quand on a reçu Alain Dumas, Patricia Paquin et Francis Reddy, on a pensé à Flash et au Téléthon, on a invité Luc De Larochellière pour chanter. C’est toujours beau de voir l’effet des surprises sur nos invités. Quand on a reçu la gang des Bracelets rouges, quelqu’un de Mixmania a chanté. Quand Julien Clerc est venu à Montréal, il a chanté pour nos invitées qui étaient fans. Au final, on a sept questions par émission pour créer complètement l’ambiance. Une semaine se tourne en une journée.

Ça se passe comment en coulisses ? Est-ce que la folie perdure toute la journée ?

Cette énergie-là se poursuit pendant les pauses. Ils continuent à jouer, à chercher le tricheur. Entre les shows, ça s’amuse, ça jase. C’est pour eux, qui sont tellement occupés, une occasion de passer une journée entre amis, de retrouver des gens. C’est un show dans lequel il n’y a aucun stress de performance. Peu importe leurs connaissances, le seul moyen de faire de l’argent pour leur fondation, c’est en découvrant le tricheur.

C’est comment travailler avec Guy Jodoin ?

Guy est hyper préparé. Il travaille les 35 questions de son côté au cas où quelqu’un lui poserait une question. Il a toujours plein d’idées pour des invités, des surprises. On « brainstorme » avec lui. Guy vient de l’improvisation, alors il va toujours dire oui aux idées, même les plus loufoques. Des fois, on s’amuse à le surprendre. C’est moi qui décide qui est le tricheur à chaque épisode. Il y a deux ans, pour le poisson d’avril, j’avais dit aux cinq joueurs qu’ils étaient le tricheur.

À quoi s’attendre pour la 2000e émission?

On a une émission d’une heure. On joue avec Julie Ringuette, Sonia Vachon, Yves P. Pelletier, Dave Morissette et Jean-Michel Anctil. Ce sont des joueurs qui aiment jouer autant que Guy. Des gens « willing ». Guy nous avait dit ne pas vouloir être au courant des surprises. Il y en a une par bloc pour garder Guy toujours alerte. On lui fait vivre des rêves qu’il ne croyait jamais vivre. On est beaucoup dans l’absurde. Par exemple, on le fait dormir en cuillère avec un Claude Legault déguisé dans un lit à La petite vie et c’est très drôle. En ne sachant pas ce qui va arriver, Guy est comme un petit gars.

√ Le tricheur, en saison du lundi au vendredi 18 h 30 à TVA

√ Le tricheur : la 2000e, dimanche 17 décembre 18 h 30 à TVA