Le Journal de Montreal - Weekend
DANS L’UNIVERS DES VENDEURS DE SAPINS À NEW YORK
« La vente de sapins de Noël à New York, c’est vraiment la jungle ! » lance en riant Stéphane Moukarzel. Dans sa comédie Sapin$, le réalisateur explore cet univers insolite en confiant à l’acteur Étienne Galloy le rôle d’un jeune Québécois qui devra affronter toutes sortes de mésaventures en vendant des sapins dans la Grosse Pomme.
On a tous déjà entendu parler de ces Québécois qui s’exilent chaque année pendant la période des Fêtes pour aller vendre des sapins de Noël à New York. C’est en entendant toutes sortes d’histoires abracadabrantes au sujet de cette vieille tradition que Stéphane Moukarzel a eu l’idée de son premier long métrage.
« En discutant avec un ami qui a travaillé comme vendeur de sapins à New York, j’ai tout de suite trouvé qu’il y avait de la matière pour faire un bon film », explique le réalisateur.
« À New York, ils vendent les sapins directement dans la rue. Il n’y a pas de protection alors il y a toujours un employé qui doit rester éveillé pendant la nuit pour surveiller les sapins. C’est vraiment la jungle ! On te met sur un coin de rue et pendant un mois, tu dois te débrouiller. Tu dors dans une van, tu n’as pas d’endroit pour cuisiner ni pour prendre ta douche. Les gens qui décident de se lancer dans cette aventure-là doivent vraiment apprendre à la dure. Tout ce qu’on voit dans le film est basé sur du vrai ! »
UN FILM DE NOËL ?
Sapin$ relate les péripéties de Rémi (Étienne Galloy), un jeune homme de La Tuque qui accepte d’aller vendre des sapins dans le quartier Bronx, à New York, afin de rembourser une lourde dette « menaçant son avenir ». Sans permis de travail, il devra apprendre à se débrouiller du mieux qu’il peut, avec son anglais approximatif, et en faisant équipe avec Laura, une jeune militante française (Diane Rouxel).
Étienne Galloy a tout de suite été séduit par le scénario de Stéphane Moukarzel, coécrit avec Germain Larochelle. A-t-il l’impression de jouer dans un film de Noël ? Oui et non...
« C’est un film de Noël parce qu’on y retrouve toute l’énergie et la magie de Noël. Mais ce n’est pas non plus le classique film de Noël auquel on peut s’attendre », nuance l’acteur de 24 ans.
« C’est ça que je trouve original avec ce film-là. On utilise certains codes du film de Noël tout en en déconstruisant d’autres. Il y a plein de mélanges de genres qui rendent le film super éclectique, drôle et touchant. »
Étienne Galloy note aussi que, contrairement à un film de Noël classique, Sapin$ aborde en filigrane plusieurs problématiques sociales comme la surconsommation, le gaspillage et le phénomène de l’embourgeoisement, qui change le visage des quartiers populaires.
« Ce n’est pas un film de Noël pour être un film de Noël, observe Galloy. C’est une comédie qui divertit, mais qui nous sensibilise aussi à plein d’enjeux. Il y a quand même une profondeur qui est présente et qui peut nous toucher si on y porte attention. C’est ça la force du film. »
Sapin$ prend l’affiche partout au Québec le 22 décembre.