Le Journal de Montreal - Weekend
SCULPTER SON DESTIN
Touchant et bien construit, un roman qui a conquis notre coeur… et qui a remporté le fameux prix Goncourt.
Lorsqu’on le rencontre, à l’automne 1986, Michelangelo Vitaliani (dit « Mimo ») n’en a plus pour bien longtemps. Mais pas question de rendre l’âme sans avoir d’abord déroulé le long et tortueux fil de ses souvenirs. Lequel nous ramène plusieurs décennies en arrière, quand la Première Guerre mondiale en a fait un orphelin de père et que sa mère a décidé de l’envoyer en Italie chez l’oncle Alberto. Allez savoir pourquoi, elle a toujours été persuadée qu’un jour son fils serait sculpteur.
À 13 ans, Mimo apprendra donc à la dure les rudiments de ce métier. Alcoolique, pingre et méchant, son oncle est un sale type de la pire espèce. Néanmoins, grâce à cet homme infect et aux contrats qu’il parvient encore à décrocher, Mimo va faire la connaissance de celle qui comptera bientôt le plus au monde pour lui.
UN CHEF-D’OEUVRE CACHÉ
Contrairement à Mimo, Viola est issue d’une famille richissime. Cela dit, elle n’est pas plus heureuse pour autant. Elle rêve de mener sa vie comme elle l’entend alors que les femmes de l’époque ne sont pas libres de faire grand-chose, à part se marier et fonder une famille…
Entre ces deux jeunes ados, ça va tout de suite faire tilt. Mais peut-être pas tout à fait dans le sens qu’on l’entend habituellement. Car on a oublié de préciser que Mimo était nain. Et que, même petit, son talent de sculpteur, lui, deviendra vite immense. Il va d’ailleurs réaliser une mystérieuse statue qui troublera tellement les gens que le Vatican préférera la cacher.
Un beau, très beau roman qui ne laissera personne de marbre.