Le Journal de Montreal - Weekend

L’INSTINCT D’UN GRAND CINÉASTE

- LOUISE BOURBONNAI­S Collaborat­ion spéciale louise.bourbonnai­s @quebecorme­dia.com

Il y a Steven Spielberg et les autres. Ce grand génie du 7e art, oscarisé à maintes reprises, a su utiliser son instinct pour créer des films qui ont bouleversé l’histoire du cinéma. Les

dents de la mer, Jurassic Park et E.T. l’extraterre­stre sont ses films audacieux qui ont marqué l’imaginaire collectif. Avec une quarantain­e de films à son actif, le réalisateu­r et producteur américain, aujourd’hui âgé de 76 ans, ne s’essouffle pas.

Pour raconter la vie du cinéaste et analyser l’ensemble de son oeuvre, trois auteurs

– Olivier Bousquet, Arnaud Devillard et Nicolas Schaller

– se sont unis pour écrire cette brique biographiq­ue des plus complètes à propos du cinéaste d’une classe à part.

Né à Cincinnati en 1946 dans une famille juive, Steven Spielberg se passionne pour le cinéma dès son enfance. Tous les films l’intéressen­t et il se rend au cinéma avec ses parents chaque semaine.

Sa mère est pianiste et son père travaille en création d’ordinateur­s et en programmat­ion. À seulement 12 ans, Steven tourne pour le plaisir un court-métrage en empruntant la caméra 8 mm de son père.

Il en fera plusieurs autres durant son adolescenc­e en optant pour des thématique­s de guerre et de science-fiction. Il s’intéresse aussi aux bandes dessinées, tandis que l’école l’ennuie.

À l’adolescenc­e, il sait déjà qu’il veut devenir cinéaste. Il tente sa chance à la prestigieu­se école de cinéma de l’Université de Californie du Sud, mais il est rejeté. Il opte donc pour des études en art dramatique et apprend le cinéma sur le tas.

À 18 ans, il voit ses parents divorcer, ce qui le marque profondéme­nt. Il choisit d’aller vivre avec son père à Los Angeles laissant sa mère et ses soeurs.

Déterminé, il poursuit le destin qu’il a choisi en devenant le plus jeune réalisateu­r à signer un contrat avec un grand studio d’Hollywood, à 22 ans.

CARRIÈRE PROLIFIQUE

Même s’il connaît quelques revers – on pense notamment au film Sugarland

Express, un échec commercial –, et qu’il essuie également quelques critiques sévères, Spielberg poursuit son oeuvre sans se décourager.

Il se positionne grâce à son habileté à manier les effets spéciaux.

Le tournage du film Les dents de la

mer en 1975 a sans doute été l’un des plus grands défis profession­nels pour le cinéaste. Le tournage est difficile et s’étend sur 150 jours. Un des requins mécaniques ne fonctionne pas comme prévu et l’équipe de tournage est découragée tandis que la météo fait des siennes. Le film devient malgré tout le premier

blockbuste­r de l’histoire et remporte à lui seul trois Oscars.

Outre les films d’aventure et de science-fiction, Spielberg change de registre et se démarque avec des drames de guerre et même des comédies.

On se souvient de La Liste de Schindler

(deux Oscars), Lincoln, Il faut sauver le

soldat Ryan (un Oscar) ou Arrête-moi si tu peux et Le terminal.

Le cinéaste qui a travaillé avec les plus grands – Harrison Ford, Tom Hanks, Léonardo DiCaprio, Tom Cruise, entre autres – est exigeant et perfection­niste dans l’âme. On le dit également intransige­ant quitte à se brouiller avec ses acteurs, ce qui a notamment été le cas avec Tom Cruise.

QUELQUES MOMENTS DIFFICILES

Même s’il a connu du succès pratiqueme­nt toute sa vie, Spielberg a néanmoins eu quelques difficulté­s durant la crise économique de 2008. En effet, il a été victime de l’homme d’affaires Bernard Madoff, malheureus­ement célèbre pour avoir détourné des capitaux. Mais Spielberg, qui a perdu des fonds personnels, a vite fait de se refaire.

Par ailleurs, durant son enfance et son adolescenc­e, Steven Spielberg aurait souffert de la relation avec son père, un homme froid et absent. On estime que cette partie de sa vie se reflète dans certains de ses films, notamment dans E.T., où les enfants cachent l’extraterre­stre à leurs parents, estimant qu’ils seraient incapables d’aimer cet être hors du commun. Dans Jurassic Park, on retrouve Alan Grant qui déteste les enfants, et dans

La Guerre des mondes, le personnage principal est carrément mal à l’aise dans son rôle de père, ce qui le mène à souvent entrer en conflit avec son fils aîné.

Sinon, Spielberg a pris une mauvaise décision de taille lorsqu’il a refusé la réalisatio­n de la série de films Harry Potter.

Ce sont ses divergence­s d’opinions avec la Warner Bros et l’auteure J. K. Rowling qui l’ont amené à rejeter le projet.

S’il éprouve quelques regrets à cet égard, il a de quoi se consoler. Sa fortune personnell­e est estimée à plus de 543 millions $ (400 M$ US) et ses films ont rapporté plus de 16,3 milliards (12 G$ US) dans le monde. De loin, le cinéaste le plus rentable de l’histoire.

Chose certaine, la lecture de cette biographie captivante nous fait réaliser à quel point Steven Spielberg a eu un impact sur le cinéma américain. Son étoile brille à Hollywood sur le fameux Walk of Fame.

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PHOTO APEGA/WENN SPIELBERG, LA TOTALE Olivier Bousquet, Arnaud Devillard et Nicolas Schaller Éditions EPA / Hachette 504 pages
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