Le Journal de Montreal - Weekend
FÊTER ET S’ÉVADER POUR MIEUX FAIRE LE POINT
Fêter et s’évader permet de se déconnecter de nos préoccupations, mais aussi de se reconnecter à nos aspirations et de faire de meilleurs bilans personnels.
Dans le quotidien, notre agenda, nos obligations et nos habitudes sont de puissants pilotes automatiques. Nos préoccupations immédiates prennent beaucoup de place. Elles s’expriment par des idées intrusives récurrentes qui envahissent nos pensées spontanées, remplissent nos conversations et empiètent sur notre sommeil.
Nos urgences font taire nos petites voix plus faibles, nos désirs, nos rêves et nos intuitions positives qui nous font apprécier, explorer et partager des expériences.
Nous ne sommes pas qu’une machine cognitive visant à résoudre des problèmes dans une liste infinie de priorités imposées. Nous sommes aussi un animal sensible avec des besoins et désirs multiples qui peine à nous exprimer dans tout ce tourbillon de stimulation.
SE DÉCONNECTER ET SE RECONNECTER
Les fêtes permettent de sortir de soi-même, de se déconnecter de ses réflexes et de ses préoccupations. Mais aussi de se reconnecter à soi-même, de se retrouver.
Comme un bouton « Reset », faire la fête sert entre autres à faire taire de nombreuses idées intrusives qui polluent notre esprit.
Fêter active un cocktail d’émotions, dont la joie de se retrouver et de ranimer des attaches affectives ou encore l’euphorie de célébrer ou de vivre une expérience spéciale. Ces émotions produisent des molécules de bien-être (opioïdes, ocytocine) et d’excitation (adrénaline, dopamine).
En plus, fêter réduit nos hormones de stress, ce qui atténue notre évaluation des problèmes, leur niveau d’urgence ainsi que la taille des efforts et de la détresse que nous anticipons.
Fêter produit aussi un effet d’évasion un peu comme la lecture, les films ou les jeux. L’évasion a pour effet de réorienter notre attention et nos pensées spontanées vers de nouveaux thèmes et de nouveaux intérêts.
Nous nous rappelons qu’il existe autre chose que notre réalité quotidienne.
Tous ces brassages réduisent nos préoccupations dominantes en baissant l’intensité des boucles émotions-pensées-émotions qui les maintiennent. Quand notre conscience est moins monopolisée par les urgences, nos intuitions nous permettent de nous reconnecter à nous-mêmes.
Nous augmentons notre sensibilité à des émotions ou à des valeurs qui s’expriment moins souvent comme la sympathie ou l’espoir.
Les échanges bienveillants et les expériences enrichissantes nous rappellent ce qui nous fait du bien. Nous nous sentons soutenus, en sécurité, en paix et moins démunis que d’autres personnes.
POUR MIEUX FAIRE LE POINT
Quand nous nous déconnectons de nos préoccupations quotidiennes et que nous nous reconnectons à nous-mêmes, nos bilans personnels sont moins négatifs. Si on en croit l’actualité, tout va mal et la tendance n’est pas bonne.
Si l’on se fie à nos préoccupations et à nos problèmes quotidiens, il y a beaucoup d’obstacles, de souffrances et de frustrations en vue.
Cependant, tous les bilans sont subjectifs et dépendent de notre capacité de penser à un aspect ou à un autre de la réalité.
La déconnexion des fêtes permet de prendre du recul et de faire le point à partir d’intuitions plus positives, alignées sur nos désirs et nos valeurs plutôt que sur nos urgences du moment.
Notre imagination prend de l’expansion. Le verre peut nous paraître un peu plus plein ou au moins nous entrevoyons plus facilement ce qui pourrait améliorer les choses.
Nous pouvons nous permettre de rêver à nos désirs plus profonds et trop souvent enfouis, mais aussi à des objectifs personnels et des résolutions ou encore à un monde meilleur.