Le Journal de Montreal - Weekend

HISTOIRES NON RÉSOLUES

- JACQUES LANCTÔT Collaborat­ion spéciale

Onze des treize histoires racontées ici sont inédites, nous prévient l’éditeur. Car les deux auteures se sont d’abord fait connaître à travers un balado « qui s’étend maintenant sur trois saisons de huit épisodes chacune, téléchargé­es plus d’un million de fois au moment d’écrire ces lignes ».

Premier cas, les meurtres de deux adolescent­es inséparabl­es, Suzanne et Denise, âgées de 17 ans, en août 1967.

En vacances avec leurs familles dans un chalet le long du fleuve SaintLaure­nt près des Trois-Pistoles, elles ont été froidement assassinée­s avec une arme à feu. On trouve sur le corps d’une des victimes des traces de sperme, pourtant elles ne semblent pas avoir été violées.

A-t-on affaire à un maniaque sexuel ? Un suspect est arrêté, mais il sera libéré au terme de son enquête préliminai­re, faute de preuves. À cette époque, les analyses d’ADN étaient fort peu avancées et il faudra attendre les années 1980 pour qu’elles soient mises au service de la justice.

Cinquante ans plus tard, des analyses d’ADN seront effectuées. Elles permettron­t d’écarter hors de tout doute le suspect de ce double meurtre, qui demeure à ce jour irrésolu.

LE CADAVRE

Il y a aussi le cas d’Isabelle Brière, accusée d’avoir empoisonné son mari, Michel Charron, de l’avoir dépecé puis d’avoir enfoui les restes de son mari dans des sacs à ordure. Une histoire qui avait fait beaucoup jaser.

Le couple battait de l’aile depuis un moment, en raison de la consommati­on excessive de drogues diverses du mari. Un jour, en rentrant chez elle, elle aperçoit son mari gisant par terre dans la chambre à coucher. Est-il intoxiqué ?

Elle se sauve et se réfugie chez un ami. Elle retourne chez elle le lendemain et découvre que son mari est bel et bien mort. Prise de panique, elle a peur d’être soupçonnée et décide de faire disparaîtr­e le cadavre. Pendant une nuit complète, elle découpera à l’aide d’une scie les différente­s parties du corps de son mari, puis les enfouira dans des boîtes de carton et des sacs à ordure, qu’elle déposera à la rue faute de pouvoir les envoyer au dépotoir.

Au procès pour meurtre, l’autopsie démontrera que le mari est bien mort d’une intoxicati­on par polymédica­tion.

Mais comment savoir si ce n’est pas Isabelle qui lui a administré la dose fatale ? Au terme d’un procès devant jury, Isabelle sera acquittée du meurtre de son conjoint, puis condamnée à six mois de prison pour profanatio­n de cadavre.

DES DISPARITIO­NS

L’histoire de Lise Brisebois est des plus émouvante. Le soir du 9 mars 1990, elle rencontre sa grande amie et son nouvel amoureux à la discothèqu­e habituelle de Saint-Mathias-surle-Richelieu. Puis aux petites heures du matin, le trio se sépare et Lise rentre tranquille­ment chez elle à Brossard.

Elle ne donnera plus jamais signe de vie. Son auto sera retrouvée dans le stationnem­ent du Mail Champlain. Huit mois après sa disparitio­n, on retrouvera ses ossements en bordure d’un rang près de Farnham, à soixante kilomètres de chez elle.

La célèbre anthropolo­gue judiciaire Kathleen Reichs, maintenant connue pour ses livres et ses séries télévisées à succès, examinera les restes. On ne remarque aucune marque de violence sur le squelette. Plus de trente plus tard, le mystère demeure irrésolu.

La disparitio­n du jeune Glen Moquin nous interpelle tout autant. Ce travailleu­r de ferme est disparu alors qu’il participai­t à une colonie de vacances près de Rouyn-Noranda, en Abitibi, en août 1993. Se plaignant d’un mal de tête, il aurait demandé à s’absenter des activités courantes. Quelques jours plus tard, on a retrouvé, près d’un boisé, en bordure d’un plan d’eau, ses vêtements, ses chaussures, son portefeuil­le sans ses cartes bancaires ni argent. La thèse du suicide a été écartée, Glen étant fervent religieux. La noyade ? On aurait fini par retrouver son corps. Reste l’hypothèse d’un acte criminel. Lui non plus n’a jamais été revu.

Ces histoires marquantes font partie de notre histoire et leur rappel permet de jeter un nouvel éclairage sur chacun de ces treize cas mal connus ou tombés dans l’oubli.

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CAPTIVES/CRIMES RÉELS ET DISPARITIO­NS MYSTÉRIEUS­ES AU QUÉBEC Annie Laurin et Michèle Ouellette, Éditions Fides
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