Le Journal de Montreal - Weekend

UNE COMPÉTITIO­N CULINAIRE À UN RYTHME EFFRÉNÉ

Cinq questions à Marie-Ève Gariépy, productric­e de MasterChef Québec

- EMMANUELLE PLANTE Collaborat­ion spéciale emmanuelle.plante@quebecorme­dia.com

Marie-Ève Gariépy aime la variété que lui procure son métier. Plus jeune, elle voulait tout faire. Et elle est bien servie. Elle a travaillé sur des séries criminelle­s, dont L’appartemen­t 5 et C’est arrivé près de chez vous, sur des documentai­res sensibles comme Père 100 enfants ou plus poignants comme Face aux monstres.

Récemment, elle a produit Paul dans tous ses états. Et la voici dans un projet haletant qui relève du divertisse­ment et qui connaît un rayonnemen­t internatio­nal, MasterChef, dont l’édition québécoise est très alléchante si on se fie aux premières images.

MasterChef est un format connu internatio­nalement. Vous le présentez dans un rendez-vous quotidien. Que deviez-vous respecter du format et où aviez-vous de la latitude ?

Nous devions respecter les éléments de la bible surtout au niveau visuel pour bien représente­r la marque : infographi­e, musique, rythme de montage, dimensions du studio et du décor. Et l’enchaîneme­nt des étapes, la boîte mystère, l’éliminatio­n. Les défis relevaient de notre équipe de création au contenu et notre équipe artistique pour correspond­re à notre identité. Il existe plusieurs formules à travers le monde : en hebdo une heure, en quotidienn­e une heure, en émission spéciale deux heures. Le format quotidien de 22 minutes (30 minutes en ondes) n’a jamais inquiété Banijay (détenteur du format). D’autres l’ont fait. On a beaucoup plus de matériel que ce qu’on peut montrer à l’écran.

En quoi allons-nous nous retrouver dans le contenu ?

C’est important que notre version de MasterChef représente notre identité. Il y a une représenta­tivité du territoire chez les candidats qui viennent de partout au Québec. Dans certains défis, on va reconnaîtr­e des aliments exotiques, mais nous sommes dans des terrains connus. On a un défi avec des produits boréaux. Il y a quelques années, certains se souviendro­nt que c’était difficile de trouver des avocats alors qu’aujourd’hui, tout est accessible. Les gens expériment­ent et partagent les saveurs et les cultures. On va voir des inspiratio­ns marocaines, africaines… Nos cuisiniers sont dans l’ouverture d’esprit.

Avec des concours comme La voix, on sait que nous sommes un terreau fertile pour les bons chanteurs. Qu’en est-il des bons cuisiniers ?

C’est une belle surprise. Il y a eu un intérêt monstre pour les inscriptio­ns. Des gens passionnés, de talent. Plus de 4000 personnes se sont inscrites. On voyait qu’elles voulaient nous impression­ner avec ce qu’on devait goûter. On a de vrais fans de l’émission qui ont travaillé fort pour être là.

Martin [Picard] et Stefano [Faita] se connaissen­t bien. Ont-ils été coachés pour avoir ce ton à la fois sévère et pédagogue, ajouter de l’humour et mettre de la pression ?

Ils connaissai­ent déjà bien MasterChef et ils ont fait leurs devoirs. La sauce a pogné ! Ils sont là pour agir à titre de mentors. Ils donnent des commentair­es justes et s’assurent que les erreurs soient corrigées. Tout ça dans le respect et le souci de l’améliorati­on. On veut que les candidats évoluent. Ce n’est pas rien, être couronné du grand prix de MasterChef pour un cuisinier amateur.

À quoi ressemble une journée de tournage afin de réaliser un show aussi rythmé ?

On travaille à peu près 12 heures. Il yades meetings par départemen­ts : l’équipe cuisine, la direction artistique, la réalisatio­n et la technique. On tourne avec chacun des candidats. Tous ceux qui sont toujours dans la course sont présents dans tous les épisodes de la semaine et doivent se soumettre aux défis à moins d’avoir remporté un privilège. On a trois ou quatre défis par semaine et c’est important de suivre leur évolution. En cuisine, on ne contrôle pas toujours tout ! On tourne les défis, les entrevues avec les candidats, les commentair­es des juges. On a des invités aussi. Les shows sont toujours très rythmés au montage. On veut sentir l’intensité, l’émotion que les juges vont vivre avec les candidats. Les éliminatio­ns sont de plus en plus déchirante­s. Le rythme est soutenu pour montrer l’effervesce­nce en cuisine. On ne s’ennuie pas. Et on s’attache aux gens. On les voit déçus, rire, en pleurs. Ce n’est pas facile de faire juger son plat.

MasterChef Québec

√ Lundi au jeudi 19 h 30 à TVA

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 ?? ?? Stefano Faita et Martin Picard dans MasterChef Québec.
Stefano Faita et Martin Picard dans MasterChef Québec.
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