Le Journal de Montreal - Weekend

NOUVEAU CLIMAT, NOUVELLES RÈGLES

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PARIS | (AFP) La rentrée littéraire de janvier, en France, après un automne mitigé pour les ventes de livres, a commencé dans un secteur de l’édition bouleversé par des changement­s capitalist­iques et des règles nouvelles pour le commerce en ligne.

Pas d’auteur vedette, car les meilleurs vendeurs que sont Guillaume Musso et Joël Dicker attendront mars ou février pour paraître. Pas de livre scandale à l’horizon non plus. La rentrée littéraire française devrait donc démarrer plutôt sagement.

Les libraires eux-mêmes, après leur pic d’activité en décembre, parent au plus pressé avec les titres qui sortent dès les premiers jours de l’année.

« C’est une rentrée qu’on lit un peu en décalé, qu’on a peu de temps pour anticiper. Mais on aura en 2024 des auteurs qui marchent traditionn­ellement bien », explique-t-on par exemple chez Mollat à Bordeaux.

La librairie cite David Foenkinos pour La vie heureuse (Gallimard), fiction sur les hasards de la destinée, Nina Bouraoui pour Grand seigneur (JCLattès), sur le père de l’autrice, ou Philippe Besson pour Un soir d’été (Julliard), à partir d’un souvenir d’adolescenc­e.

À Paris, les éditeurs ont passé l’automne à s’inquiéter de voir « peu de monde dans les rayons », comme ils le confiaient souvent en privé, à partir du déclenchem­ent le 7 octobre de la guerre entre Israël et le Hamas.

Les clients reviendron­t-ils nombreux ?

Une nouvelle loi française encadrant le commerce du livre en ligne est justement conçue dans cet objectif. Pour inciter les Français à se déplacer chez leur libraire, des frais de port de 3 euros (4,40 $) sont obligatoir­es pour les commandes en ligne inférieure­s à 35 euros (51 $).

INTERNET GAGNE DU TERRAIN

Avant de connaître l’effet sur les habitudes des lecteurs, il faudra attendre les chiffres de la fin 2023. Sur le long terme, les sites internet gagnent du terrain, dépassant 10 % du marché en 2009, 20 % en 2017, pour atteindre en 2022 près de 22 %, juste en dessous des librairies de ville (23 %) et derrière les grandes surfaces culturelle­s (28 %).

Autre changement de taille : le numéro un et le numéro deux de l’édition français ont changé de mains. Hachette Livre est passé sous la coupe de Vivendi, donc du milliardai­re Vincent Bolloré. Et son rival Editis, qu’a été obligé de revendre le groupe Vivendi, appartient désormais à un autre milliardai­re, le Tchèque Daniel Kretinsky.

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PHOTO ADOBESTOCK

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