MA PREMIÈRE PASSION, C’EST LA COMÉDIE – Karin Viard

Amis depuis plus de 40 ans, l’actrice Karin Viard et l’humoriste Franck Dubosc n’avaient jamais eu la chance de jouer ensemble au cinéma avant de se faire offrir les rôles principaux de Nouveau départ ,une comédie mettant en scène un couple qui se sépare après 30 ans de mariage.

Le Journal a rencontré Karin Viard lors de sa visite à Montréal en novembre dernier dans le cadre du Festival Cinémania. Comment se sont déroulées ces retrouvailles avec Franck Dubosc ?

« Ce qui est merveilleux, avec l’amitié, c’est qu’on peut ne pas se voir pendant 12 ans et reprendre la conversation exactement là où on l’avait laissée. C’est ce qui est arrivé avec Franck, que je connais depuis 1981 ! Quand on a commencé à faire ce métier, on a créé une troupe avec d’autres copains dans laquelle on faisait des sketches. Mais par la suite, on n’a plus eu la chance de retravailler ensemble. Alors, quand cette occasion [de jouer dans le film Nouveau départ] s’est présentée, on était trop contents ! »

Franck s’est fait connaître comme humoriste. Mais dans ce film, c’est plutôt votre personnage qui provoque les scènes les plus drôles...

« Franck est le clown blanc du film, en fait. C’est celui qui fait des passes pour que moi, je fasse rigoler. C’est vrai que ce n’est pas habituel pour lui. D’ailleurs, quand [le réalisateur] Philippe Lefebvre lui a proposé le rôle, il a dit : “Mais il n’est pas drôle, mon personnage. Celui de Karin est plus drôle...” Il disait qu’il voulait faire rire lui aussi [rires]. Mais finalement, il a beaucoup aimé jouer ce genre de rôle ».

Vous avez toujours réussi à bien naviguer entre le drame et la comédie, mais vous semblez particulièrement à l’aise dans un registre comique...

« Ma première passion, c’est la comédie. J’aime ce que ça génère chez les gens. Quand une comédie fonctionne, il y a quelque chose de très joyeux et un rire communicatif dans une salle qui provoque une grande émotion de joie. J’aime la comédie pour cela. Et je trouve que c’est un genre extrêmement noble. »

Vous avez présenté trois films à Cinémania cette année. On dit souvent que les rôles sont plus difficiles à trouver pour les actrices de plus de 50 ans, mais c’est loin d’être votre cas ?

« C’est vrai que je travaille énormément. Mais j’ai quand même toujours la peur que ça s’arrête, ou qu’on ne me propose plus de rôles importants ou intéressants. J’ai toujours peur de devenir le faire-valoir d’un rôle principal parce que je suis devenue trop vieille. Je n’ai pas envie que ça s’arrête parce que j’aime infiniment mon métier et que j’en ai besoin pour vivre. Je ne fais pas ce métier pour gagner de l’argent ou pour être célèbre. Je fais ce métier parce qu’il répond à un besoin viscéral et vital. Je suis exactement à la place où je sens que je dois être. C’est fort, hein ? »

Le film Nouveau départ, à l’affiche depuis hier.

Franck Dubosc et Karin Viard dans Nouveau départ.