Le Journal de Montreal - Weekend
LUC LANGEVIN PLUS SPECTACULAIRE QUE JAMAIS
Plus qu’un magicien – il se définit d’ailleurs comme un créateur d’illusions –, Luc Langevin est aussi fascinant à interviewer qu’à regarder sur scène avec son spectacle Vérités. Nous avons récemment pu le rejoindre en coulisses, pour discuter avec lui de son art et de sa carrière.
Lorsque nous l’avons rencontré en fin d’année au Théâtre des Deux Rives, à Saint-Jean-sur-Richelieu, Luc s’apprêtait à présenter son premier spectacle au Québec depuis son retour de France.
« On est partis tout l’automne, on a été en tournée un bon mois et demi à Paris et dans l’est de la France. Et avant ça, on avait été en tournée au Québec pendant un an. C’est mon troisième spectacle, et je pense que c’est celui qui est le mieux reçu par le public, qui le fait vraiment réagir », dit-il.
Après la pandémie, « je me suis dit qu’avec le retour en salle, les gens auraient le goût de voir du spectaculaire, quelque chose qui vaut la peine d’être vu sur scène, en live plutôt que sur un écran. J’ai donc misé sur des tours à plus grand déploiement, et aussi surprenants, avec une fin à laquelle on ne s’attend pas. »
Pour Luc Langevin, on s’en doute, le niveau de difficulté s’accentue d’une fois à l’autre afin d’étonner et de plaire au public. Il se met visiblement beaucoup de pression pour constamment aller plus loin.
« C’est quand même assez exigeant, parce que c’est de la grande illusion et que c’est aussi plus physique. J’ai beaucoup travaillé mon jeu, mes intentions et mes déplacements avec le metteur en scène Hugo Bélanger. En plus de la magie, il faut que je tienne compte de tout ça, et que j’essaie aussi de garder un rythme plus élevé durant le spectacle. »
DEUX ANS DE PRÉPARATION
Luc confie que la préparation d’un spectacle comme Vérités exige quand même que lui et son équipe y consacrent passablement de temps.
« Pour chaque nouveau spectacle que j’ai présenté, mis à part le premier auquel j’avais pensé durant six, sept ans, c’est toujours deux années de conception. La première année se fait sur papier, on trouve les idées, on fait les plans, et la deuxième, on teste des choses plus concrètement, j’écris les textes et on commence à pratiquer. »
« Il y a des illusions, comme le numéro final, qui est quelque chose que je rêvais de faire depuis longtemps, mais je ne savais pas si c’était possible avec le budget et le marché qu’on avait au Québec. On a osé le faire, ça fonctionne, et c’est devenu le numéro dont tout le monde parle après le spectacle », ajoute-t-il.
SAVOIR SE RENOUVELER
Dans son cas, bien sûr, il s’agit d’un défi supplémentaire et d’une pression à ne pas négliger, afin de parvenir à ravir les spectateurs d’une fois à l’autre.
« Les gens ne s’attendent pas à ce qu’on refasse nos grands classiques ou nos grands succès comme peuvent le faire un chanteur ou un groupe de musique. Une fois que la tournée de spectacles est terminée, on ne peut plus refaire un numéro qui a bien marché, les gens veulent passer à autre chose. Un peu comme les humoristes qui ne peuvent pas rouler toute leur carrière avec les mêmes gags. Le plus grand défi pour les illusionnistes est de se renouveler, et c’est encore plus dur de surprendre le public, avec tout ce qu’on peut voir sur les réseaux sociaux et sur internet, les numéros de magiciens qui se font un peu partout sur la planète. »
UN PLAN B
En discutant avec Luc, on a aussi appris que chaque numéro qu’il présente au cours d’une soirée comportait un plan B.
« Si jamais un tour ne fonctionne pas, je ne veux évidemment pas que les gens s’en rendent compte, alors on prépare des plans B pour tous les pires scénarios qu’on peut imaginer, mais on essaie bien sûr de ne jamais aller là », ajoute Luc.
Luc Langevin est en tournée partout au Québec avec le spectacle Vérités, jusqu’en mai.
Infos au luclangevin.com.