Le Journal de Montreal - Weekend

Voici la vraie histoire du hip-hop au Québec

Le journalist­e et diplômé en histoire de la musique Félix B. Desfossés et le rappeur Imposs se sont donné comme mission, dans une docusérie de huit épisodes, de rétablir les faits concernant les racines du hip-hop au Québec.

- ALEXANDRE CAPUTO

« Tout le monde le sait que le hip-hop au Québec n’a pas commencé avec RBO et Lucien Francoeur », ricane Imposs, qui coanime la docusérie Les racines du hip-hop au Québec, disponible sur le site web de Télé-Québec à compter du 1er février, avec Félix B. Desfossés.

Même s’il savait que les premiers pas de cette culture dans notre province n’étaient pas attribués aux bonnes personnes, le cofondateu­r du groupe Muzion ignorait encore quel était le vrai narratif de cette histoire.

« Je ne savais même pas qui a ouvert les portes pour la forme d’art que je pratique [...] quand Félix m’a approché, avec ses recherches et le livre qu’il a écrit, j’ai dit let’s go, on raconte la vraie histoire », explique Imposs, en entrevue avec Le Journal.

« J’ai toujours trouvé qu’au Québec, on a été paresseux intellectu­ellement dans nos recherches concernant l’histoire de notre musique », se désole Félix B. Desfossés, qui est l’auteur de deux ouvrages distincts portant sur les racines du hip-hop et celles du métal au Québec.

La quête de vérité des deux hommes les aura fait remonter jusqu’au début des années 1980, alors que Michael Williams animait Club 980 ,la première émission de radio qui a diffusé du hip-hop au Québec.

De fil en aiguille, les animateurs vont à la rencontre de personnage­s qui ont marqué l’histoire du hip-hop. De Flight, qui a lancé la première émission radio consacrée à ce style musical à la fin des années 1980, à Blondie B, une des premières rappeuses à attirer l’attention au Québec, jusqu’à DJ Choice, de Dubmatique.

PLUS PROFOND QUE LA MUSIQUE

En plus de mettre en lumière les véritables racines du hip-hop dans notre province, la docusérie présente également un portrait de la situation sociopolit­ique du Québec à l’époque du référendum de 1980 et de la distance entre les francophon­es et les anglophone­s, afin de tenter d’expliquer pourquoi le narratif ne s’est initialeme­nt pas transmis de la bonne façon.

« La réalité qui a été vécue par la communauté anglophone montréalai­se à l’époque référendai­re n’a presque pas été racontée dans les médias francophon­es », note Félix B. Desfossés. « Il y a une jeunesse, à Montréal, à l’époque, qui s’est sentie tassée et exclue du projet de pays. [Cette jeunesse] a voulu s’exprimer, donc elle s’est accrochée à cette nouvelle culture qui était le hip-hop. »

 ?? ?? Le rappeur Imposs (droite) discute avec Michael Williams (gauche) et Blondie B (centre), deux pionniers du hip-hop québécois dans les années 1980.
Le rappeur Imposs (droite) discute avec Michael Williams (gauche) et Blondie B (centre), deux pionniers du hip-hop québécois dans les années 1980.

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