Le Journal de Montreal - Weekend

PARTY TÉLÉ OUVERT À TOUS

Cinq questions à Patrice Ouimet, réalisateu­r d’On ramassera demain

- EMMANUELLE PLANTE Collaborat­ion spéciale emmanuelle.plante @quebecorme­dia.com

Patrice Ouimet a une signature visuelle qui flirte parfois avec le kitsch, la bande dessinée ou le rétro. Ancien monteur, il en a gardé le sens du rythme. À l’aise avec la comédie, il réalise les trois saisons de Sans rendez-vous et la deuxième d’Escouade 99. Il a frayé avec la jeunesse (Vrak Attak, Cochon Dingue, Génial) et le magazine (Moi j’mange, L’heure est grave )et on lui doit les éditions de La soirée Mammouth entre 2017 et 2022.

Un espace où il a forgé des liens avec Pier-Luc Funk, avec lequel il a eu envie de développer un party nouveau genre… pour la télé.

La structure d’On ramassera demain diffère des talk-shows et des émissions de variétés habituels. Comment en êtes-vous venus à créer ce party ?

J’ai réalisé des projets en variétés et en jeunesse. Pier-Luc et moi on a fait

La soirée Mammouth ensemble. On avait envie de créer quelque chose de différent. On a évolué tous les deux en fiction, on a cette empreinte en nous. On ne voulait pas faire de la variété pour le téléspecta­teur, mais plutôt emmener le spectateur dans notre univers, dans une ambiance nouvelle, hermétique et captivante. Le langage de la fiction permet une relation plus directe avec les gens. On s’est dit qu’on n’avait pas besoin de briser le quatrième mur avec des interventi­ons directes à la caméra. Le langage cinématogr­aphique est plus réaliste. L’esthétisme et la lumière aussi. Il y a eu un énorme travail sur la lumière. L’ambiance du party est un liant.

Parle-moi de la maison dans laquelle vous tournez.

On n’avait aucun doute qu’on voulait une vraie maison, que ça soit à échelle humaine. On avait des souhaits, mais il y avait aussi les contrainte­s de la réalité de tournage. On voulait beaucoup d’aires ouvertes et une géographie intéressan­te pour faire de la mise en scène. Il y a beaucoup de plans séquences (en continu, sans coupure), du mouvement. L’enveloppe de la maison a été un coup de coeur. Elle était favorable à ça. On l’a peinturée, meublée 1990-2000. En ce qui concerne la piscine, on se disait à la blague qu’on en voulait une, mais ç’a été une immense surprise quand on l’a vue.

Comment arrivez-vous à bien intégrer les sketchs ?

En brainstorm on a tous des anecdotes de party réelles. Nous ne sommes pas dans la comédie de situation. On voulait que ça parle aux gens. Une conversati­on dans la salle de bain, ça se peut. On joue avec la convention que la vérité n’est pas à 100 %, mais que c’est authentiqu­e. Pier-Luc est un personnage de lui-même dans les sketchs.

Les invités qui sont dans les sketchs ne sont pas ceux qui sont interviewé­s ou qui chantent. Comment se fait le booking ?

Pour les sketchs, on se demande d’abord qui serait invité au party dans une version de lui-même. On ne traverse pas la ligne.

Puis, on a des invités musicaux. Il y a un effritemen­t de la télé envers la musique depuis la disparitio­n de MusiquePlu­s. On voulait lui redonner sa place pour faire un bon party. Puis on pense à des gens qu’on inviterait dans un souper de fin de semaine à qui on propose un contexte pour se livrer moins formaté sans pression. On veut juste laisser vivre les choses. On veut simplement qu’il y ait une chimie entre eux.

L’émission dure 1 heure (environ 45 minutes de contenu). Combien de temps dure le party ?

Une émission représente 12 heures de tournage. On tourne par segment donc personne n’est là du début à la fin. Il y a de la musique sur le plateau pour mettre les gens dans l’énergie. On souhaite qu’ils aient du fun, qu’ils restent naturels. Tous les segments se retrouvent à l’écran. Vous ne ratez rien. On le fait pour le téléspecta­teur.

√ On ramassera demain Jeudi 21 h à Télé-Québec

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