Le Journal de Montreal - Weekend

À LA FOIS DRÔLE ET VRAIE

- NATHALIE SLIGHT

Sonia Cordeau réussit tout un exploit dans la comédie Léo : nous faire aimer son détestable personnage de Nancy. Même chose pour l’impatiente et directe Sophie dans Inspirez expirez. Rencontre avec une comédienne et autrice tout aussi comique qu’authentiqu­e, qui excelle aussi bien devant la caméra que derrière son clavier.

Sonia, dans la cinquième et ultime saison de Léo, chaque épisode portera sur un personnage en particulie­r, dont la colorée Nancy !

Effectivem­ent. Nous allons découvrir beaucoup de choses à propos de ce personnage que je campe, dont l’origine de sa méfiance envers les gens et de son éternelle frustratio­n. À ma grande surprise, les gens aiment bien Nancy, même si elle est détestable, même si ce qu’elle dit n’a pas d’allure. Chaque fois qu’elle arrive dans une scène, ils se demandent : « Bon, qu’est-ce qu’elle va dire encore celle-là ? » Les téléspecta­teurs comprennen­t le deuxième degré de ce personnage.

En même temps, tout le monde connaît une Nancy !

C’est tellement vrai ! D’ailleurs, un des commentair­es qu’on me fait à propos de cette série, c’est : « J’ai une cousine, une collègue, une amie… qui me fait un peu penser à Nancy ! » Ce n’est pas nécessaire­ment un compliment pour la personne concernée, mais quelqu’un qui n’a pas de filtre, qui dit tout ce qu’il pense, ça existe pour vrai !

Cette année, nous avons pu découvrir une autre facette de ton talent, avec la comédie noire Inspirez expirez .Y aura-t-il une suite ?

La série se termine sur une fin ouverte, alors, oui, il pourrait y avoir une suite, mais je n’ai rien à annoncer pour l’instant. Chose certaine, ce ne sont pas les idées qui manquent.

Si le personnage de Nancy ne te ressemble pas du tout, celui de Sophie est-il plus près de ta personnali­té ?

Oui. Ce n’est pas entièremen­t moi, mais je me suis inspirée de quelques traits de ma personnali­té, poussés à l’extrême. Par exemple, mon impatience ! (rires) Je l’avoue, je n’aime pas le niaisage, c’est mon pire défaut. Dans la série, il y a aussi mes préoccupat­ions, mes questionne­ments, par exemple en ce qui a trait à la non-maternité. C’est un sujet rarement abordé dans les séries télé, et je voulais nommer ça à travers une fiction pour créer des conversati­ons au sein des couples.

Ton amour du jeu remontet-il à l’enfance ?

Non, pas du tout. Enfant, lorsque je suivais des cours de danse, je voulais devenir danseuse. Puis, lorsque j’ai commencé à jouer de la clarinette, je voulais jouer pour l’Orchestre symphoniqu­e de Montréal. Lorsque ma mère m’a offert une vieille machine à écrire, que j’ai toujours d’ailleurs, je me suis mis dans la tête de devenir écrivaine. Puis, quand j’ai commencé à faire de l’improvisat­ion, quand j’ai décroché mes premiers rires, j’ai trouvé ma voie. À la surprise de mon entourage… et de moi-même !

Pourquoi donc ?

Enfant, j’étais vraiment timide et discrète. C’est l’improvisat­ion qui m’a fait sortir de ma coquille. Je ne me rappelle même plus pourquoi je me suis inscrite à l’impro. Probableme­nt pour suivre mes amis. Pour vous illustrer à quel point ç’a été marquant dans ma vie : c’est à travers cette activité que j’ai rencontré les gars des Appendices, avec qui j’ai décroché mon premier contrat télé, qui aura duré neuf saisons.

En terminant, ton amoureux, Stefie Shock, signe la musique originale de ta série Inspirez expirez, n’estce pas ?

C’était la première fois qu’il signait la musique d’une série télé et il a adoré l’expérience. Comme il y a autant une dimension thriller que comédie dans Inspirez expirez ,la musique est super importante, puisqu’elle crée des ambiances et vient appuyer des moments clés de l’intrigue.

Léo, tous les mercredis, 21 h, à TVA, et en visionneme­nt en rafale sur Club illico. Inspirez expirez est offerte sur Crave.

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SONIA CORDEAU

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