Le Journal de Montreal - Weekend
LE BONHEUR DES SAMEDIS MATIN QUI S’ÉTIRENT
Pour la petite Marie-Laurence Moreau, les samedis matin avaient quelque chose de magique à la télévision. Les soirées aussi, surtout lorsqu’elle passait du temps chez sa gardienne. Même si elle n’était pas celle qui passait le plus d’heures devant le petit écran, elle a emmagasiné quantité de souvenirs heureux…
Marie-Laurence, quelle émission jeunesse t’a le plus marquée ?
Samedi jeunes. C’est là que j’ai découvert Le Petit Castor, Astro, Belle et Sébastien, Les mystérieuses cités d’or et les bricolages de Lison ! J’étais petite, mais je me souviens qu’il y avait quelque chose de réconfortant dans le fait de s’asseoir et de regarder, en enfilade, nos « bonhommes » animés. On était accompagné tous les samedis matin. Les yeux encore endormis, le pyjama, les doudous, les bols de céréales devant la télé et les matins qui s’étirent participaient assurément à mon bonheur !
Quels sont tes plus beaux souvenirs télé liés à ton enfance ?
Les soirées où je pouvais écouter Passe-Partout en soupant chez ma gardienne. Elle préparait un énorme dîner pour une quinzaine de jeunes qui venaient manger pendant les jours d’école, alors quand il m’arrivait de me faire garder aussi après l’école, elle nous préparait des soupers très simples et on s’installait devant Passe-Partout. Plus tard, ç’a été Le Club des 100 watts. J’ai même une photo avec Marc-André Coallier quelque part ! Et puis Ciné-cadeau. Ça reste encore une tradition avec mes enfants. On n’écoute pas vraiment la télé en semaine chez nous, mais quand c’est le temps de Ciné-cadeau, oui ! C’est un rituel important qui habite nos fins d’année.
Y a-t-il un personnage télé qui t’a influencée ?
Émilie Bordeleau jouée par Marina
Orsini. L’émission des Filles de Caleb m’a influencée sans que je m’en rende compte. C’était la première fois que j’écoutais une émission qui n’était pas contemporaine et qui se déroulait chez nous, au Québec. Pour moi, ç’a été une ouverture vers une autre réalité que la mienne. J’aimais regarder et comprendre une autre époque. Je crois que ç’a été une révélation, un éveil envers le métier d’actrice.
Dirais-tu que tu regardais beaucoup la télé lorsque tu étais jeune ?
Jusqu’à l’âge de 16 ans, je ne peux pas dire que je passais beaucoup de temps devant la télé. À part les samedis matin et quelques fois en soirée. J’étais assez occupée avec des cours de toutes sortes : patinage artistique, ballet, piano, soccer… Même ado, je me souviens que ma culture musicale, avec MusiquePlus, s’est faite quand j’allais chez des amies. Chez nous, on n’avait pas le câble. Mon père nous disait d’aller jouer dehors !
En terminant, que penses-tu de la télé jeunesse proposée aujourd’hui ?
La diversité des émissions est extraordinaire avec toutes les plateformes qui sont mises à notre disposition. Par contre, le fait qu’on coupe de plus en plus les budgets alloués au contenu jeunesse au Québec m’inquiète. C’est important d’avoir des émissions de chez nous à proposer aux jeunes pour leur sentiment d’appartenance et pour réussir à maintenir un public qui s’intéresse à notre télé, à notre culture.
Marie-Laurence Moreau est la belle Cindy de la comédie Léo, aux côtés de Fabien Cloutier. Les épisodes de la cinquième et dernière saison sont diffusés le mercredi à 21 h par TVA. Ils peuvent aussi être regardés en rafale sur Club illico.