Le Journal de Montreal - Weekend
La femme qui a tenu tête aux djihadistes
Le film soumis par le Burkina Faso aux Oscars se concentre sur le sort réservé aux femmes par les terroristes djihadistes qui sillonnent le Sahel.
Sira (Nafissatou Cissé) traverse une partie du Sahel avec les siens, à dos de chameau, pour y retrouver Jean Sidi (Abdramane Barry), son fiancé. L’humeur est presque au beau fixe, malgré la dangerosité du trajet en raison de la présence de terroristes. De plus, Sira est musulmane, comme son père et le reste de sa famille. Son bras droit, Moustapha (Mike Danon), voit l’union de Sira avec un fermier, de surcroît chrétien, même riche, d’un très mauvais oeil.
Le pire ne tarde pas à arriver. Un groupe de djihadistes envahit le campement des nomades, tue les hommes et les femmes. Sila, qui s’oppose au chef des assaillants, Yere (Lazare Minoungou), est violée et laissée pour morte. L’adolescente de 17 ans se relève et marche. Mais ses pas la mènent vers le campement militaire de son agresseur, dans lequel se trouvent des femmes enlevées à leurs communautés et violées quotidiennement. La jeune femme, qui découvre sa grossesse, décide de se cacher près du campement et de voler aux djihadistes de l’eau et des provisions. Elle tente aussi, à la faveur d’incursions nocturnes, de convaincre les femmes de se rebeller contre leurs ravisseurs.
Sira une héroïne africaine d’Apolline Traoré a remporté le prix Panorama du public à la Berlinale de 2023 en plus d’être présenté au TIFF l’an dernier. La qualité du jeu de certains acteurs laisse parfois à désirer et plusieurs errements scénaristiques empêchent de pleinement souscrire à cette proposition néanmoins exceptionnelle puisqu’elle place les femmes sur le devant de la scène.
Sira une héroïne africaine à l’affiche depuis jeudi.