Le Journal de Montreal - Weekend
MADDIE ZIEGLER EST BIEN DANS SON CORPS
Emily Hampshire et Maddie Ziegler forment un excellent tandem mère-fille dans cette comédie dramatique rafraîchissante de Molly McGlynn et dans laquelle bon nombre de femmes, adolescentes ou pas, se retrouveront.
Avouons-le, il y a quelque chose de profondément jubilatoire à voir une adolescente en pleine découverte de sa sexualité (et de problèmes médicaux) faire un énorme fuck you au patriarcat.
Car Lindy (Maddie Ziegler, tout simplement parfaite dans ce premier premier rôle) apprend, parce qu’elle n’a pas encore ses règles, qu’elle est atteinte du syndrome MRKH, nommé ainsi, comme le souligne son gynécologue – homme – du nom des quatre médecins – hommes, évidemment – qui l’ont constaté les premiers.
Le syndrome MRKH fait que les femmes atteintes n’ont pas d’utérus, pas de col de l’utérus et bien souvent pas de vagin. Donc, comme le lui dit si bien le docteur, il va falloir qu’elle dilate son vagin au moyen de dildos de plus en plus grands afin de pouvoir avoir des rapports sexuels normaux – lire ici avec pénétration d’un pénis.
Lindy a terriblement honte. Alors que toutes ses amies sont actives sexuellement et ont leurs menstruations, elle n’est pas considérée comme une vraie femme. Car, dans son avenir, les enfants sont absents.
Comment donc se définir lorsqu’on n’a pas d’utérus et un vagin tellement atrophié que toute vie sexuelle semble impossible ?
Traité avec beaucoup d’humour, ce sujet grave – la scénariste et réalisatrice Molly McGlynn en est atteinte – est donc l’occasion d’examiner presque toutes les idées reçues et toujours présentes sur l’identité et la sexualité féminine.
RÉFLEXION JUSTE ET SENSIBLE
Porté par Maddie Ziegler et Emily Hampshire – ainsi que des actrices et acteurs secondaires mémorables, comme Ki Griffin ou D’Pharaoh Woon-A-Tai –, Ma vie, mes règles n’est pas un « film d’ado », mais une réflexion juste et sensible qui dépasse le cadre médical ou sexuel du sujet du long métrage.
En 104 minutes, Ma vie, mes règles fait rire, émeut et nous renvoie à nos insécurités… et aux manières de les vaincre.
Chapeau !
Ma vie, mes règles s’en prend aux dictats imposés aux femmes depuis hier dans les salles obscures.