Le Journal de Montreal - Weekend
VINCENT CASSEL PRÊTE SA VOIX À UN AVATAR
PARIS | (AFP) Avec Vincent Cassel en tête d’affiche, Tekken 8, sorti la semaine dernière, illustre l’inusable popularité des jeux vidéo de combat, après les récents succès des derniers épisodes de Street Fighter et Mortal Kombat, des séries qui comptent plus de trois décennies d’existence.
« C’est une proposition qui ne se refuse pas », affirme l’acteur français de 57 ans, choisi par l’éditeur japonais Bandai Namco pour prêter sa voix au premier personnage français de la saga créée en 1994 et dont les sept premiers opus ont été écoulés à plus de 40 millions d’exemplaires.
« Ce qui est marrant, c’est surtout de faire partie du projet et de savoir qu’il y a des millions et des millions de gens qui vont y jouer dans les prochaines années. C’est une certaine satisfaction de savoir que ma voix de Français parisien va résonner dans le monde entier », poursuit le comédien.
Comptant parmi les titres les plus attendus de l’année en France, selon une étude du cabinet Gameyard, Tekken 8 propose d’affronter des adversaires en choisissant l’un des 30 personnages et plus disponibles qui maîtrisent chacun un art martial propre.
Baptisé Victor Chevalier, un quinquagénaire aux cheveux grisonnants affublé d’un costume trois-pièces, l’avatar de Cassel prononce ainsi des punchlines victorieuses dans la langue de Molière.
Sitôt sa participation au projet connue, il raconte avoir « reçu des coups de fil du monde entier, de gens qui ne m’avaient pas parlé depuis 20 ans : “Waouw, t’es dans Tekken !” Même quand j’étais dans de gros films, je ne recevais pas ces coups de fil », s’amuse-t-il.
FORMULE GAGNANTE
Les séries rivales Street Fighter et Mortal Kombat, lancées respectivement en 1987 et 1992, font également compétition à Tekken, comme en témoignent leurs derniers épisodes sortis l’an dernier.
« Quand tu as la bonne formule, il s’agit juste de la conserver et de faire les sauts technologiques quand c’est nécessaire », décrypte Julien Pillot, économiste spécialiste des industries culturelles. Il cite aussi les sagas Soul Calibur ou Dragon Ball Z : Budokai comme porte-étendard des jeux de combat.
« Quand on voit que, parmi les meilleurs jeux de l’année 2023 d’après [l’agrégateur de critiques] Metacritic, [on retrouve] Street Fighter 6 ,celaen est l’illustration », renchérit CharlesLouis Planade, analyste chez Midcap Partners.
Selon lui, ce succès tient aussi au fait que ce genre est « inscrit dans les gènes du jeu vidéo » en étant apparu dès les premiers temps de cette industrie, au même titre que les jeux d’action-aventure.
NOUVEAUX LOOKS
Dépoussiérées grâce à de nouveaux modes ou faisant l’objet d’un reboot comme pour les films, à l’instar de Mortal Kombat en 2023, ces sagas s’appliquent aussi à faire vibrer la corde de la « nostalgie », développe Julien Pillot.
Pour cela, elles conservent notamment leurs personnages emblématiques pour leurs fans… tout en prenant soin d’en ajouter de nouveaux auxquels les néophytes « peuvent plus s’identifier » ou de moderniser l’esthétique de leurs anciennes figures, explique-t-il.
Citons notamment les héroïnes de Street Fighter Chun-Li et Cammy White, lesquelles avaient des tenues très dénudées à leurs débuts et qui portent maintenant des ensembles sportifs.
« Notre défi était de changer considérablement leur apparence par rapport à ce que nous avions déjà vu », expliquait ainsi Takayuki Nakayama, réalisateur de Street Fighter 6, en juin.
E-SPORT
Pour séduire les nouvelles audiences, le sport électronique (e-sport), ces compétitions rassemblant de nombreux joueurs à travers le monde, est également mis de l’avant avec des formats adaptés à la diffusion sur les réseaux sociaux.
La dernière session du Capcom Pro Tour, compétition de Street Fighter aux États-Unis et au Canada organisée fin janvier, a ainsi réuni près de 500 000 spectateurs en cumulé sur la plateforme de diffusion Twitch.