Le Journal de Montreal - Weekend

S’ÉVADER DE PRISON POUR RETROUVER SON FILS

- MARIE-FRANCE BORNAIS

Grand manitou du roman à suspense aux États-Unis, auteur d’une vingtaine de best-sellers vendus à plus de 80 millions d’exemplaire­s, dont plusieurs ont été adaptés en miniséries diffusées sur Netflix, Harlan Coben offre une histoire déchirante dans son nouveau roman, Sur tes traces.

David, un père de famille qui avait tout pour lui, a été condamné à perpétuité pour le meurtre de son fils, Matthew. Il ne se souvient pas de ce qui s’est passé la nuit du drame, mais une chose est sûre : il sait qu’il n’est pas coupable.

Il y a cinq ans, David avait tout pour lui : un mariage heureux, un petit garçon adorable, Matthew. En somme, une vie de rêve. Aujourd’hui, il est en prison à vie pour le meurtre de Matthew. On parle de délire alcoolique, de crise psychotiqu­e. Sa femme s’est remariée. Il a tout perdu.

Mais que s’est-il véritablem­ent passé cette nuit-là ? David ne se souvient de rien, mais ne cesse de se questionne­r. Un jour, sa belle-soeur se présente au parloir du pénitencie­r. C’est la première personne de la famille à reprendre contact avec lui.

Elle tient la photo d’un enfant dans un parc d’attraction­s. C’est Matthew. Il est vivant. Et il est avec un autre homme. David n’a plus le choix : pour retrouver son fils, il doit s’évader et partir sur ses traces. Et le temps est compté.

BEAUCOUP D’ACTION

Harlan Coben, auteur prolifique et célèbre dans le monde entier, avait envie de changer de registre un peu après avoir écrit Win (Gagner n’est pas jouer).

« Je voulais écrire un livre très différent. Je voulais écrire un livre où le personnage principal était à l’opposé, vraiment au fond du baril, au plus creux de son existence. En ouverture du roman, on apprend qu’on a affaire à un homme qui est emprisonné à vie pour le meurtre de son fils, et qui ne l’a pas fait. C’était un bon point de départ ! » explique-t-il en entrevue téléphoniq­ue.

« Je voulais aussi écrire un livre où il y aurait beaucoup plus d’action. Ce n’est normalemen­t pas ma tasse de thé — je suis plutôt dans le mystère et le suspense. Mais je voulais que celui-ci commence sur les chapeaux de roues, comme une balle qui sort d’un fusil.

« Je voulais qu’il soit comme des montagnes russes : on monte la pente tranquille­ment, puis ça descend d’un coup ! » image-t-il.

« Imaginez le manège Rock’n’Roller Coaster Aerosmith à Disney : vous avez l’impression d’être projeté d’un canon ! Je voulais que mon livre soit comme cela. »

DE GRANDES ÉMOTIONS

L’intrigue fait vivre de grands moments d’émotions et l’auteur, talentueux, démontre toute l’humanité et la fougue du personnage principal.

« Lorsque David aperçoit la photograph­ie de son fils, pour lui, il n’y a pas de temps à perdre. À partir du moment où il apprend que c’est possible que son fils soit en vie, il faut qu’il agisse. Dans ce cas, cela se traduit par une évasion, qui se produit très tôt dans le livre. »

Coben apprécie que David soit intelligen­t et débrouilla­rd, mais croit que ce qui le rend attrayant, c’est qu’il a des défauts.

« Je voulais que le lecteur soit près de lui, qu’il vive ses expérience­s, qu’il l’accompagne quand il se rapproche des réponses à sa quête, à savoir ce qui est vraiment arrivé à son fils. »

UNE TOUCHE LUMINEUSE

L’écrivain ajoute qu’il voulait que son livre parle aussi d’espérance.

« Mon but, c’était de travailler une histoire comme celle-là et d’avoir quand même une touche d’espoir et d’optimisme. C’était une partie du défi : comment partir d’une histoire au début aussi sombre et y faire briller la lumière ? »

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PHOTOS FOURNIES PAR LES ÉDITIONS BELFOND, CLAUDIO MARINESCO

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