Le Journal de Montreal - Weekend
UN VRAI COUP DE FOUDRE
Autrice de plus de 70 ouvrages tant pour la jeunesse que pour les adultes, l’épatante Dominique Demers propose cet hiver une suite étonnante de son autofiction Mon fol amour, qui décrivait les aventures rocambolesques liées à l’achat d’un chalet dans les Laurentides. Ses admirateurs retournent cette fois dans l’univers de ce chalet bien-aimé, mais chambranlant, qui nécessite bien des rénovations imprévues. Dans Tant qu’il y aura des oiseaux, ils retrouvent une Dominique éclopée après un grave accident de vélo... et totalement amoureuse d’un bel Allemand.
Alors qu’on la filmait à vélo pour un documentaire, Dominique chute. S’en suit une commotion cérébrale, des dents éclatées, de graves blessures, de la douleur et beaucoup d’efforts pour la réadaptation. Alors qu’elle recommence tant bien que mal à s’entraîner, elle rencontre un Allemand qui la chavire complètement. Boum ! Coup de foudre !
Écrivaine sensible, vibrante, au remarquable sens comique, Dominique Demers partage des aventures étonnantes, parfois dramatiques, parfois loufoques, dans cette nouvelle autofiction qui peut très bien se lire indépendamment de Mon fol amour.
Mais ne vous privez pas : lisez les deux pour entrer complètement dans l’univers tragicomique de Dominique, de son chalet au bord du lac, de son petit chien en manque d’attention, de ses mésaventures avec des entrepreneurs pas trop fiables et des rencontres qui font battre son coeur.
BEAUCOUP D’AUTOFICTION
« J’ai eu vraiment du plaisir à écrire Tant qu’il y aura des oiseaux. C’est une belle éclaircie dans ma vie », dit-elle en entrevue.
« C’est très proche de Mon fol amour .Ilya beaucoup d’autofiction. La maison des petits cochons existe pour vrai et elle est très importante dans ma vie. J’ai fait une fausse gaffe en l’achetant. Il a fallu que je dynamite et tout... mais je l’aime d’amour. »
Ce qu’elle décrit dans Tant qu’il y aura des oiseaux est vrai... en grande partie. Et le bel August existe vraiment, en chair et en os.
« Il sait que j’ai écrit sur notre relation. On reste en contact. »
L’amour a toutes sortes de visages et toutes sortes d’apprentissages y sont reliés. On peut parfois avoir des regrets, mais certaines relations valent la peine d’être vécues.
« N’importe quel gros coup de foudre où on se respecte, même s’il peut y avoir du chagrin ou des moments où on est éloignés, c’est beau. »
COMME DANS LES FILMS
Dominique Demers a vraiment eu un véritable coup de foudre, une rencontre marquante et inattendue.
« J’ai vraiment traversé la rue avec mon vélo, le casque sur la tête, dégoulinante de sueur. Et il y a eu un coup de foudre en plein milieu de la rue. Comme dans un film... mais c’est pour vrai ! Je me dis : même ça, je n’arrive pas à l’inventer ! »
Dominique se garde toutefois une petite gêne pour écrire sur les voisins ou les proches.
« Quand la personne pourrait se sentir mal à l’aise ou que j’entre dans son intimité, je me dis qu’ils ne sont pas écrivains, eux. Ils n’ont pas choisi ça. Alors je verse dans la fiction. » Elle peut donc recréer tout à sa façon.
« En fait, c’est juste une contrainte créative. Pourquoi pas ? Ce qui est inspirant et qui coule de source, on l’utilise. Le reste, c’est notre travail d’inventer, donc c’est parfait. »
CRÉER UNE CHIMIE
Avec Tant qu’il y aura des oiseaux ,unpeu comme le titre le suggère, l’écrivaine veut célébrer la vie, « épreuves et enchantement confondus », dit-elle.
« Il y a des petites choses de rien qui apportent du plaisir ou qui causent du chagrin. »
« Il y a des accidents et des coups de foudre. Tout ça finit peut-être par s’équilibrer, ou créer une chimie telle que je veux célébrer la vie. Pour moi, les livres, c’est là pour emmieuter le monde, de toutes sortes de manières. »