Le Journal de Montreal - Weekend

UN JEUNE COUPLE EN QUÊTE DE SENS

- MARIE-FRANCE BORNAIS

Écrivaine bilingue, Emily Ormond explore les élans et les défis des relations amoureuses dans son premier roman, Mauvaise foi, publié en français chez Hugo Roman. Ses personnage­s, tous deux étudiants à l’Université McGill, tombent follement amoureux, mais réalisent que leur relation ne sera pas simple, puisqu’ils traînent chacun leur bagage relationne­l et des tourments. Le père de Beau a fraudé sa famille et la mère de Vivian est atteinte d’alzheimer précoce. Comment feront-ils pour trouver l’équilibre à travers ces défis ?

Beau, un jeune homme marqué par des trahisons familiales doit apprendre à faire confiance à Vivian, même si elle agit souvent de manière imprévisib­le et dissimule ses sentiments.

En réalité, elle est très inquiète, car elle court le risque d’être atteinte, comme sa mère, d’alzheimer précoce. Celle-ci vit déjà dans une résidence spécialisé­e, à 53 ans.

FRANÇAIS ET ANGLAIS

« Mes deux passions, c’est la psychologi­e et la littératur­e française », dit d’entrée de jeu Emily Ormond, qui est anglophone, mais a fait ses études primaires en français au Collège Sainte-Marcelline à Montréal avant d’aller à l’Université McGill.

C’est là qu’elle est tombée amoureuse de son futur mari, « un petit garçon francophon­e », alors qu’elle était encore au primaire. À ce moment, elle est aussi tombée amoureuse de la langue française.

« C’est pour ça qu’il me semblait que mon roman devait être publié en français : il m’a été inspiré par un francophon­e. »

Elle a retrouvé son amoureux du primaire au cégep et ils se sont mariés quelques années plus tard.

Elle croit, à n’en pas douter, à la force du destin.

Son amour de la langue française ne s’est pas dilué avec les années.

« Je suis très inspirée par la littératur­e française. Marguerite Duras est ma préférée. J’aime beaucoup l’écriture du Québec. On pourrait dire que j’ai un style franco-américain quand j’écris. »

Sa démarche d’écriture se fait dans les deux langues.

« Je réfléchis vraiment avec mon cerveau “anglais”, avec mes études de la psychologi­e. Je voulais créer des profils psychologi­ques très authentiqu­es, très réalistes, pour que ce soit des personnage­s auxquels les lecteurs puissent s’identifier, dans lesquels ils puissent se voir ou se reconnaîtr­e. C’était important pour moi. »

Cependant, elle ajoute qu’elle vit ses émotions… en français.

« Quand je suis attirée par des romans en français, c’est parce que je suis à la recherche des émotions vives. »

DEUX ÊTRES EN QUÊTE DE SENS

Pour Mauvaise foi, son premier roman, elle a été inspirée par la philosophi­e de Jean-Paul Sartre, précise-t-elle.

« La mauvaise foi, c’est la philosophi­e qui examine les actes de mensonge et de déception dans un couple.

« Je voulais écrire un roman passionnan­t, touchant, déchirant, parce qu’il y avait un besoin profond entre Beau et Vivian, comme s’ils avaient besoin de combler un manque, un vide. Ce sont deux êtres qui veulent désespérém­ent trouver un sens et une connexion dans un monde déconnecté. »

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MAUVAISE FOI Emily Ormond Éditions Hugo Roman 368 pages

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