Le Journal de Montreal - Weekend

Voici une mission presque impossible

- Guy Fournier guy.fournier @quebecorme­dia.com

Choisir les 100 émissions les plus marquantes de notre télévision, c’est vraiment tenter l’impossible.

Il faut tout au plus s’assurer que les 100 émissions de la liste méritent d’en faire partie sans tenter de leur imposer un rang. Cela dit, je serais tout à fait d’accord sur les cinq premiers choix de cette liste si, en 5e place, on trouvait District 31, ce phénomène télévisuel, plutôt que

L’amour avec un grand A. Pas que la série « psycho-pop » de Janette Bertrand, qui fit les beaux jours de Télé-Québec de 1986 à 1996, ne mérite pas de se retrouver au tableau d’honneur, mais au 5e rang ?

Parlant de « 5e rang », la série du même nom écrite par le vieux tandem d’auteurs composé de Sylvie Lussier et de Pierre Poirier ne fait pas partie de la liste. Pourtant, la série qu’on tourne en bonne partie sur une ferme de Saint-Chrysostom­e, en Montérégie, en est à sa 6e saison et elle fait toujours son plein de téléspecta­teurs. Il me semble qu’elle vaut bien Des dames

de coeur, qu’on aurait sans doute oublié si le fieffé coureur de jupons, Jean-Paul Belleau (Gilbert Sicotte), n’avait pas fait partie de la distributi­on.

Les 12 journalist­es et chroniqueu­rs qui ont planché sur la liste ont abattu un boulot exemplaire. S’ils se sont rendus coupables de quelques oublis, il serait difficile de contester l’ensemble de leurs choix. C’est très judicieux, par exemple, d’ouvrir la liste par Lance et compte.

La série de Réjean Tremblay (qui fut d’abord accompagné dans son écriture par les romanciers Louis Caron et Jacques Jacob) a réussi le tour du chapeau : elle a trouvé le fond du filet à Radio-Canada, à TVA et à TQS ! Et je ne parle pas de sa version anglaise,

He Shoots, He Scores, et de sa version

franchouil­larde, Cogne et gagne. Lance et

compte doit une bonne partie de son éclat à l’audacieuse réalisatio­n du regretté Jean-Claude Lord, premier réalisateu­r à sortir nos séries des studios exigus pour leur donner de grands airs cinématogr­aphiques.

Je suis entièremen­t solidaire des choix de mes collègues, mais pas forcément des rangs qu’ils leur ont attribués. N’empêche que je suis triste de n’avoir pas trouvé

dans la liste Les beaux dimanches, qui fut une série phare de Radio-Canada durant 38 ans, celle qu’on ne cesse de citer en exemple lorsqu’on parle du rôle culturel que doit jouer le diffuseur public. Ce cher Henri Bergeron, qui en fut le présentate­ur durant 17 ans, doit s’être retourné dans sa tombe en prenant connaissan­ce de la liste. Moi, je me demande seulement

pourquoi Les beaux dimanches n’y sont pas.

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