Le Journal de Montreal - Weekend
FORT MYERS BEACH, SANIBEL ET CAPTIVA RENAISSENT 17 MOIS APRÈS LE PASSAGE DE IAN
Est-ce que l’idée de prendre des vacances dans les environs de Fort Myers Beach, vous est passée par la tête ? Peut-être hésitez-vous encore à choisir cette destination en raison du passage de l’ouragan Ian, le 28 septembre 2022, qui a ravagé plusieurs secteurs autour, en plus de faire près de 150 victimes… Près d’un an et demi après ce drame, vous vous demandez sûrement à quoi ressemble ce coin de pays qui, à une époque pas si lointaine, fut l’une des stations balnéaires chouchoutes des Québécois… OUVERTURE DU MARGARITAVILLE RESORT FORT MYERS BEACH
Aussi surprenant que cela puisse paraître, un peu plus de 75 % des hôtels du comté de Lee peuvent accueillir à nouveau les visiteurs.
À Fort Myers Beach, selon des chiffres provenant du Lee County Visitor & Convention Bureau, 39 % des hôtels sont rouverts, dont le Pink Shell Beach Resort & Marina, le Lovers Key Resort, le Diamondhead Beach Resort, le Lighthouse Resort Inn & Suites, le Gullwing Beach Resort, et l’Edison Beach House, pour ne nommer que ceux-là.
Mais l’établissement hôtelier dont tout le monde parle en ce moment est le tout nouveau Margaritaville Resort Fort Myers Beach, qui a ouvert ses portes en décembre. Cette immense propriété de 7,3 acres a apporté un vent de fraîcheur à Fort Myers Beach frappée si durement par l’ouragan. Cet hôtel situé au pied du pont Matanzas Pass est doté de 254 chambres, dont plusieurs donnent sur la mer.
COMME DANS UN CLUB TOUT COMPRIS…
Avec son immense piscine d’une capacité de 380 800 gallons, semblable à un parc aquatique, ses six restaurants, son spa, ce domaine n’est pas sans rappeler un club tout compris des Caraïbes. Le tarif pour une chambre standard est de 400 $ à 500 $ la nuit.
La bonne nouvelle est que même si vous n’êtes pas client de l’hôtel vous pourrez quand même profiter de ses installations aquatiques et de sa plage en vous procurant un laissez-passer d’une journée pour environ 65 $ (pour plus d’information à ce sujet, consultez le resortpass.com).
Ce complexe, qui a coûté la modique somme de 200 millions $, et dont la construction a démarré il y a deux ans, est le 10e établissement de cette chaîne en Floride, après Orlando, Hollywood Beach, Key West, Panama City Beach, Jacksonville Beach, Naples, Anna Maria
Sound et Auburndale. Ce concept hôtelier, rappelons-le, est inspiré de la vie du regretté chanteur Jimmy Buffet. C’est d’ailleurs ce dernier qui a lancé la chaîne et qui en était un des propriétaires.
FORT MYERS BEACH SE REMET LENTEMENT MAIS SÛREMENT…
Du côté des restaurants et des bars, l’offre est tout de même abondante à Fort Myers Beach.
Selon la Chambre de commerce de Fort Myers Beach, 39 % des bars et restaurants sont ouverts. En plus des grands classiques comme le Dixie Fish Co, le Doc Ford’s Rum Bar & Grill, le Junkanoo Below Deck et le Matanza on the Bay, plusieurs food trucks sont maintenant installés dans des espaces devenus vacants après le passage d’Ian.
La plage est toujours aussi paradisiaque avec son sable blanc immaculé, mais le quai qui attirait de nombreux touristes au coucher de soleil n’est pas encore reconstruit. Dernièrement, la ville a eu le feu vert pour sa reconstruction qui devrait débuter incessamment et durer de 3 à 4 ans. Par contre, la fameuse horloge emblématique de la place publique – surnommée Time Square –, là où l’on retrouvait autrefois plusieurs restaurants et bars presque tous détruits, est maintenant de retour. Comme il a été impossible de retrouver l’horloge originale dans les débris, une nouvelle horloge a été installée, le 28 septembre dernier, jour du premier anniversaire du passage de l’ouragan Ian.
QU’EN EST-IL DES ÎLES SANIBEL ET CAPTIVA ?
Bien que les îles de Sanibel et Captiva aient été gravement touchées par l’ouragan et que les images de désolation ont frappé l’imaginaire, elles attirent maintenant les touristes.
À Sanibel, 14 % des établissements hôteliers ont repris leurs activités : ainsi, le Sanibel Island Beach Resort, l’Island Inn, le Tarpon Tale Inn, et le Palmview and Sandpiper Inn ont de nouveau pignon sur rue.
À Captiva, l’île voisine, ce sont 49 % des établissements qui fonctionnent à nouveau, comme le Tween Waters
Island Resort, le South Seas
Island Resort, et le Sanibel Captiva Beach Resorts.
Là encore, plusieurs restaurants, dont les plus connus sont le Doc Ford’s Sanibel, le Traders, le Timbers Restaurant and Fish Market, le Jerry’s Cafe et le Mucky Duck, sont heureux de voir affluer la clientèle.
Les plages reconnues pour leurs coquillages abondants et variés font toujours le bonheur des vacanciers. Certains visiteurs habitués à séjourner à Sanibel et à Captiva ont même affirmé que depuis Ian, ils n’ont jamais vu autant de coquillages différents de leur vie ! Pas du tout surpris, les experts affirment que c’est un phénomène normal, les tempêtes apportant généralement un surplus de coquillages.
CE QU’EN PENSE UNE QUÉBÉCOISE RÉSIDANT À FORT MYERS BEACH
De l’avis d’Annie Choquette, propriétaire d’une maison usinée au parc Indian Creek à Fort Myers Beach, la vie a bel et bien repris son cours et le paysage n’a plus l’air dévasté.
Elle affirme qu’à Fort Myers Beach, il y a autant de monde, de trafic, et d’attente devant les restaurants. Depuis longtemps, tout a été nettoyé et la plage attire toujours des centaines de vacanciers.
La reconstruction continue, des propriétés sont en rénovation, on voit aussi des espaces vacants là où se trouvaient des bâtiments détruits par ce grand déferlement. De nombreux VR sont toujours stationnés dans la cour de citoyens qui ne peuvent pas encore vivre dans leur maison en rénovation ou en voie de l’être. Selon elle, l’un des plus grands changements est que dans certains cas, pour respecter le code du bâtiment, les maisons doivent être construites à plus de 12 pieds du sol.
« Elles sont surélevées sur des blocs de ciment, ce qui donne un aspect auquel on n’est pas habitué. Mais autrement, dans l’état où sont les choses actuellement, un touriste qui n’est jamais venu à Fort Myers Beach ne verrait pas la différence », dit Annie Choquette.
La situation est la même du côté de Sanibel, ajoute-t-elle. La plage est très fréquentée et lors de sa visite, elle a eu de la difficulté à trouver une place de stationnement. Il y a encore de la construction, des condos barricadés, moins d’arbres qu’avant et la végétation n’est plus aussi dense qu’autrefois, mais il y a tout de même beaucoup de verdure et de fleurs.
« C’est surprenant comme la nature reprend ses droits ! Au rythme où vont les choses, dans trois ans, il n’y aura plus de traces de ce cataclysme, comme s’il n’avait jamais frappé notre région », s’étonne Annie Choquette.