Le Journal de Montreal - Weekend
PORTRAIT ROMANESQUE D’UN COUPLE À LA DÉRIVE
Après avoir parlé de longs voyages à l’étranger dans ses romans précédents, Aller simple pour l’inconnu et Jusqu’à l’horizon, Benoit Picard invite ses lecteurs et ses lectrices à découvrir le voyage intérieur d’un couple à la dérive dans son nouveau roman
Éliane et Vincent sont ensemble depuis 13 ans et leur vie commune s’est lentement transformée en deux vies parallèles, où surviennent la dépression et les tentations.
Le couple de trentenaires a maintenant deux enfants, un chat, une maison. La routine s’est installée et la flamme s’éteint peu à peu dans leur couple. Bientôt, ils frappent un mur : leur vie commune s’est transformée en platitude et ni l’un ni l’autre n’y trouve maintenant de l’agrément. Lorsque Vincent rencontre Aurélie, une jeune collègue qui s’intéresse à lui, il réalise que les questions qu’il se posait sur son couple doivent maintenant être sérieusement considérées. De son côté, Éliane traverse une période difficile. Elle a des doutes sur son parcours professionnel et s’inquiète pour sa mère dont la santé est précaire. À travers tous ces écueils, Éliane et Vincent arriveront-ils à se retrouver ou le couple va-t-il s’échouer ?
AMOUR, DÉSAMOUR, SOLITUDE
Benoit Picard a réfléchi à l’amour, au désamour, à la solitude, à la routine qui s’installe et peut conduire à l’échec d’une relation amoureuse dans ce nouveau roman introspectif où Éliane et Vincent s’expriment, tour à tour. Les sujets que l’auteur aborde vont trouver écho chez plusieurs personnes, quel que soit leur âge.
« Post-pandémie, il y a beaucoup de remises en question, soit au niveau des couples soit au niveau personnel. Est-ce qu’on fait encore la bonne chose ? On remet en question notre place, même au niveau du travail », commente-t-il en entrevue.
PARLER DE SANTÉ MENTALE
« J’aborde aussi certains sujets de santé mentale, ajoute le romancier de Saint-Jean-Port-Joli. Je pense qu’on en parle beaucoup plus qu’avant et je pense que c’est important d’en parler. Moi, je voulais en parler dans mon roman pour normaliser ça un peu et être un peu plus ouvert : aller chercher de l’aide, en parler, c’est normal. Ça fait partie de notre nouvelle réalité, après la pandémie. »
Benoit Picard ajoute que ses propres remises en question post-pandémie et toutes sortes d’exemples de remises en question observées autour de lui ont alimenté sa création.
« Je voulais apporter un peu ma vision des choses. C’est rendu un sujet d’actualité. On est rendu à une étape où tout le monde a besoin de faire un bilan dans sa vie. Ça continue et les gens en parlent beaucoup plus. »
« Avant la pandémie, il n’y avait pas tout l’aspect du télétravail. Je trouve que la vie allait beaucoup plus vite et qu’on se questionnait un peu moins. Tandis que là, j’ai l’impression qu’on essaie de ralentir un peu la vie. On se questionne : est-ce que je suis toujours bien dans ce que je fais ? »
Après les confinements, les nombreux défis à relever pendant la pandémie et les problèmes de toutes sortes à solutionner, les gens ont aussi compris que tout peut basculer en un rien de temps.
« Au moins, il y aura eu ça de positif ! J’ai l’impression que beaucoup de ces remises en question n’auraient peutêtre pas eu lieu. Là, on se permet non seulement de se poser les questions, mais aussi d’accepter les réponses. On peut se dire : je veux agir. Ou bien : j’ai besoin d’être plus proche de mes valeurs ou d’écouter plus mes besoins. »