Le Journal de Montreal - Weekend
CINQ HISTOIRES D’ASCENSEUR
Cinq livres qui nous font vivre bien des hauts et des bas… en donnant chaque fois aux ascenseurs un rôle clé !
L’Intuitionniste
Colson Whitehead, Éditions Albin Michel, 384 pages
Bien avant Harlem Shuffle
ou les excellents Nickel Boys et Underground Railroad (qui sont tous deux lauréats du prestigieux prix Pulitzer), il y a eu L’intuitionniste. Publié aux États-Unis en 1999, il a été le tout, tout premier roman de l’Américain Colson Whitehead. Et voilà qu’enfin, on peut le lire en français. On y croise Lila Mae Watson, qui est sans nul doute le meilleur élément du Service des inspecteurs d’ascenseurs de la ville. Elle n’a qu’à entrer dans une cabine d’ascenseur pour savoir exactement ce qui ne va pas et ce qui doit être réparé. Qui dit mieux ? Alors quand l’ascenseur de l’un des gratte-ciel dont elle a l’habitude de s’occuper va lâcher en pleine campagne électorale, elle saura tout de suite qu’il ne peut s’agir d’un accident. Mais encore devra-t-elle le prouver… Une critique sociale haute en couleur qui vaut le détour.
Le cas Sneijder
Jean-Paul Dubois, Éditions Points, 240 pages
Le sexagénaire Paul Sneijder et sa fille Marie vont prendre l’ascenseur d’un immeuble de la rue Saint-Antoine, à Montréal. Ce qu’ils auraient mieux fait d’éviter, parce qu’il va y avoir un effroyable accident à la suite duquel Marie montera directement au ciel. Quant à Paul, il passera un bon moment dans le coma et pour lui, c’est le réveil qui sera le plus douloureux : sans sa fille chérie, la vie vaut-elle vraiment la peine d’être vécue ? Si elle avait été écrite par un autre que le Toulousain Jean-Paul Dubois, l’histoire aurait facilement pu verser dans le glauque. Mais rien de tel ici, l’humour noir étant au rendez-vous d’un bout à l’autre. De tous les romans de cet écrivain, celui-ci fait d’ailleurs partie de nos préférés.