Le Journal de Montreal - Weekend

YVES JACQUES, UN ACTEUR COMBLÉ

- DANIEL DAIGNAULT

Tant au théâtre que sur nos écrans, l’acteur a su établir sa renommée grâce à son talent. Un réalisateu­r français, Xavier Legrand, lui a même écrit un rôle sur mesure dans son film Le successeur ,quia récemment pris l’affiche chez nous. Yves Jacques a participé avec enthousias­me à ce projet cinématogr­aphique qui lui a permis de jouer quelque chose de différent, mais aussi plus près de son côté humain.

Racontant la genèse de sa participat­ion au film Le successeur, qui connaît un beau succès, Yves Jacques nous dit : « J’ai rencontré Xavier Legrand, qui est un acteur et un réalisateu­r à Paris, il y a quelques années. Sans que je le sache, il me suivait depuis plusieurs années. Il m’avait vu au théâtre avec Isabelle Huppert, au Théâtre de l’Odéon, et dans La face cachée de la Lune. J’ai vu tout son succès, d’abord avec un court-métrage, puis avec son premier film, Jusqu’à la garde [gagnant de quatre César, dont celui du meilleur film en 2019]. On échangeait de temps en temps par textos, et il m’a dit un jour qu’il était en train de m’écrire un rôle pour son deuxième film, Le successeur ,qui allait se passer au Québec. »

Le comédien était enchanté, particuliè­rement en ce qui a trait au rôle qu’il allait devoir défendre.

UN TOURNAGE AGRÉABLE

« J’aime la vision que Xavier a de moi. En fait, ça change selon le metteur en scène. Denys Arcand va toujours m’offrir des rôles d’hommes qui ont une certaine culture [comme dans le film Testament], une certaine élégance. Ce que j’ai aimé de Xavier, c’est qu’il cherchait un côté très humain, que j’ai dans ma vie, mais qu’on ne me demande jamais de jouer. C’est très curieux. On préfère me voir jouer les tough, les gars un peu tordus. J’étais content, j’avais juste à être moimême et à jouer. Ça m’a fait du bien. »

Dans Le successeur, Yves Jacques interprète Dominique, le meilleur ami du père d’Ellias Barnès, incarné par Marc-André Grondin. Lorsqu’Ellias revient au Québec pour les funéraille­s de son père qu’il n’a pas vu depuis des années, Dominique l’accueille et tentera de lui faciliter la tâche dans l’épreuve qu’il vit. C’est un personnage gentil et avenant qui veut lui faciliter les choses.

« Il y a des gens qui ont pensé : “Oh! Attention, ça ne se peut pas qu’il soit fin comme ça, c’est louche” », lance le comédien, sans vouloir vendre le punch de cet excellent film noir.

« Mon personnage ne comprend pas pourquoi Ellias est si fâché contre son père. »

UNE PREMIÈRE AVEC GRONDIN

C’était la première fois qu’Yves Jacques donnait la réplique à Marc-André Grondin. « J’ai eu l’occasion, en 2006, de lui remettre son prix de meilleur acteur aux Jutra, et je m’étais enfargé dans son nom : j’avais dit Marc-Andrin Grondé! Il était arrivé sur scène en riant, rappelle-t-il, amusé. » Il n’a que de bons mots à l’endroit de son partenaire de jeu, qui porte le film sur ses épaules.

« Je l’ai vu dans tellement de choses, j’étais très content de jouer avec Marc-André. Il a un jeu tellement subtil, vrai et naturel. C’est le fun, parce qu’on a tous les deux joué de la batterie, alors on parlait de nos drums. Il a été bien fin avec moi, il ne se prend pas pour une grosse vedette. C’est un gars charmant, autant dans la vie que sur le plateau de tournage. »

Le film Le successeur s’illustre déjà dans de nombreux festivals : il a reçu le prix du meilleur film l’automne dernier à Cinémania, et le prix du public lui a été octroyé lors du festival européen Les Arcs. « J’ai hâte de voir ce qui se passera en France, parce que c’est le deuxième film de Xaxier Legrand. Il est attendu, vu le succès de son premier film, et c’est sûr que ça va être bon pour Marc-André et moi. »

√ Le successeur a pris l’affiche le 2 février.

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