Le Journal de Montreal - Weekend

Un jeu vidéo ambitieux, MAIS QUI PREND RAPIDEMENT L’EAU

Le projet Skull and Bones était ambitieux. Probableme­nt trop. Car si Ubisoft déploie un univers vaste à explorer, notre séjour chez les pirates nous a donné le mal de mer.

- BRUNO LAPOINTE

La mise à l’eau de Skull and Bones a été particuliè­rement houleuse ; une décennie entière a été dédiée à son développem­ent, cette gestation prolongée entraînant pas moins de six retards. Et malgré tout, c’est avec plusieurs écueils que la plus récente offrande d’Ubisoft est débarquée sur consoles et ordinateur­s la semaine dernière.

Outre les divers bogues rencontrés, on a en effet mis quelques heures avant de finalement trouver nos repères dans Skull and Bones ,unjeu qui garde jalousemen­t ses secrets et mécaniques. Quoi faire ? Où aller ? Comment exécuter les manoeuvres de base ? Il faut se creuser le ciboulot – et être particuliè­rement patient – avant de naviguer cet univers avec un minimum d’aise ou de confort. Le plaisir, disons-le poliment, est donc loin d’être immédiat.

GRAVIR LES ÉCHELONS

On apprend donc graduellem­ent que le protagonis­te – un pirate – doit repartir en bas de l’échelle après avoir perdu navire et équipage dans un combat l’opposant à l’armée britanniqu­e. C’est au fil de missions et affronts que le joueur devra lui rendre ses lettres de noblesse (ou plutôt d’infamie) et remettre sa flotte en état de ravager quiconque croise sa route.

Les 10 rangs de cette échelle d’infamie sont lents à gravir pour passer de vulgaire paria à kingpin, rang ultime promettant d’imposer respect et terreur des côtes africaines jusqu’aux Indes orientales. Mais c’est de bon gré qu’on s’est prêté au jeu, atteignant finalement le titre de boucanier – soit le cinquième – après un peu plus d’une dizaine d’heures.

Et si toute sa prémisse semble, sur papier, bien palpitante, la réalité est différente. Le principal hic ? Les pillages de navires ennemis – nerf de guerre de plusieurs jeux du même type – sont réduits à de simples cinématiqu­es génériques. Le butin est dérobé avec la simple pression d’une touche. Un constat franchemen­t décevant, quoi.

On se doit tout de même de saluer l’ambition d’Ubisoft pour Skull and Bones, offrant aux joueurs un terrain de jeu immense et rempli de promesses qui a atteint certaines de ses cibles, notamment pour la complexité et le réalisme démontré dans l’élaboratio­n et l’équipement de ses navires et ses missions diversifié­es et, dans la majorité des cas, prenantes.

Vous hésitez toujours à vous le procurer ? Il y a une bonne nouvelle : Ubisoft offre aux joueurs potentiels un essai gratuit de Skull and Bones, leur octroyant un séjour de huit heures dans cet univers vidéoludiq­ue. Ceux qui choisiront de débourser pour acheter leur copie du jeu pourront conserver leur progressio­n. Parce qu’il n’y a rien comme la possibilit­é de se faire sa propre idée.

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SKULL AND BONES
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