Le Journal de Montreal - Weekend
LA CRISE DU VERGLAS DE 1998
4 janvier 1998. À peine vient-on de ranger la vaisselle des Fêtes que commence une tempête d’un autre genre. En raison des températures anormalement douces, ce ne sont pas des flocons, mais bien des gouttes verglacées qui tombent sur le sud et le centre du Québec. Elles affectent un « corridor » allant de l’Ontario jusqu’au Nouveau-Brunswick.
Puisque la température avoisine le point de congélation, ce mélange de pluie et de grésil gèle à mesure. Pendant environ 80 heures, de 50 à 100 mm de verglas s’accumulent sur les bâtiments, les rues et les trottoirs, la végétation, les voitures… La pluie verglaçante ne cessera complètement de tomber que le
9 janvier.
Le poids de la glace sur les branches d’arbres, les fils et les pylônes a raison du réseau électrique. Plus d’un million de foyers sont privés d’énergie, les pannes perdurant plusieurs jours, voire plusieurs semaines dans certains secteurs. À un certain moment, plus de 200 collectivités du Québec sont déclarées zones sinistrées. En plus des équipes d’urgence de la Croix-Rouge, 12 000 militaires de l’armée canadienne sont déployés au Québec.
On estime que 1 000 pylônes de transmission ont été endommagés, ainsi que 30 000 poteaux. Des millions d’arbres de toutes tailles, lourdement abîmés, devront être abattus.
On déplore 35 victimes, près de 1000 blessés et 17 800 personnes évacuées, essentiellement dans la région de Montréal et en Montérégie, une zone surnommée le « Triangle noir ». Le bilan s’avère lourd en Ontario également. Pour ces raisons, la crise du verglas est considérée comme l’une des plus importantes catastrophes naturelles dans l’histoire du Canada.