Le Journal de Montreal - Weekend

Ne me sortez pas de là !

Participer à Sortez-moi d’ici ! aété à la fois la plus belle et la plus difficile expérience profession­nelle de ma vie.

- sophie.durocher @quebecorme­dia.com

Ce n’est pas tous les jours qu’on se fait offrir de quitter la jungle des médias au Québec pour la jungle du Panama !

Mais le plus fou, c’est que si on me demandait demain matin de retourner là-bas pour revivre l’expérience avec Phil, Alex, Rosalie, Patricia, Audrey, Sébastien, Clodine et Dave, je dirais oui sans une hésitation.

C’est fou quand on y pense : c’est quand j’ai frôlé la mort que je me suis sentie le plus en vie. Perchée sur un fil de fer tendu entre deux gratte-ciel, j’ai « capoté ma vie », comme dirait un ado. Mais huit mois plus tard, je me souviens exactement de ce sentiment d’intensité qui m’a traversée.

La bienveilla­nce de l’équipe, la déterminat­ion des courageux cascadeurs qui ont encadré le tournage, la solidarité avec les campeurs, ça fait partie des choses qu’on n’oublie pas.

Parmi les autres choses qu’on n’oublie pas, il y a aussi : la chaleur intense qui régnait au Panama, comme une canicule du mois de juillet à Montréal, 24 heures sur 24, sans le moindre répit, sans la moindre bouffée d’air frais ; les moustiques qui ont littéralem­ent dévoré chaque millimètre de notre corps et dont les morsures ont marqué ma peau pendant des semaines ; la faim qui nous tenaillait sans arrêt et nous rendait carrément obsédés par la nourriture (je n’ai jamais autant rêvé de pizza et de frites).

Je n’oublierai pas les fous rires avec Alex et Jean-Philippe, les câlins avec les campeurs dans les moments difficiles, la tendresse et la complicité avec des gens qui, quelques heures auparavant, étaient des « personnali­tés publiques » que je ne côtoyais que sur des tapis rouges lors des premières ou dans l’écran de ma télé.

Mais ce que je retiens surtout de mon passage à Sortez-moi d’ici !, c’est la fierté. C’est un sentiment dont on parle peu. À SMDI, nous n’étions pas en compétitio­n les uns avec les autres, mais bien en compétitio­n avec nous-mêmes.

Confrontés à nos peurs, nos vulnérabil­ités, nos angoisses et nos faiblesses. Je suis fière de ce que j’ai fait, fière de ce que j’ai accompli. Personne ne peut me l’enlever. Personne ne l’a fait à ma place. Et je suis convaincue aujourd’hui que je suis plus forte et plus sûre de moi, dans la jungle de la vie, après avoir connu la jungle du Panama.

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