LE GRAND RETOUR DE KEVIN COSTNER… ET DU WESTERN

Cela fait 30 ans que Kevin Coster planche sur Horizon :

An American Saga, un long métrage dont les deux premières parties prendront l’affiche cet été et qu’il a autofinancé. Et le producteur, co-scénariste, réalisateur et acteur a choisi de donner la réplique à Sienna Miller, Jamie Campbell, Sam Worthington, Jena Malone, Danny Huston et de nombreux autres.

« Avec le cinéma, nous avons la possibilité de créer une oeuvre qui résiste au temps, dont l’intérêt va au-delà du week-end de la sortie en salle. Je n’ai jamais parié sur les recettes du weekend de sortie, j’ai toujours parié sur le fait que le public veut voir des oeuvres », a expliqué Kevin Costner à un groupe de journalistes dont faisait partie l’Agence QMI lors de la présentation de la première bande-annonce de Horizon.

« On m’a souvent dit que j’avais la tête dure. Alors, quand les studios [Disney] n’ont plus voulu financer Horizon ,j’aidécidé d’en faire quatre tout seul et cela m’a pris 30 ans à sortir les deux premiers. »

Ce western, que Kevin Costner considère comme une saga sur la conquête de l’Ouest sera, dans un premier temps, présentée en deux volets distincts qui prennent respectivement l’affiche les 28 juin et 16 août prochain.

« J’ai voulu m’éloigner de ce qu’on voit traditionnellement dans les westerns. D’habitude, on voit une ville qui a poussé là comme un champignon, un gars arrive, on n’en sait pas beaucoup sur lui si ce n’est qu’il a certaines aptitudes dont les habitants auront rapidement besoin.

« C’est une recette, mais c’est souvent une mauvaise excuse pour qu’on voie un bon qui bat un méchant idiot. Oui, on a énormément de mauvais westerns parce qu’ils ont été trop simplifiés. Or, le western est, par définition, compliqué », a souligné le cinéaste qui n’était pas passé derrière la caméra depuis 2003 avec Open range.

LES AMÉRINDIENS ET LES FEMMES…

« On n’est pas à Disneyland. Il s’agit de vraies vies, de gens qui essayaient de rallier l’Ouest, de femmes qui s’assuraient que leurs familles étaient propres, bien nourries, et, au fond, travaillaient jusqu’à la mort. Les femmes avaient une vie très courte, elles se tuaient à la tâche.

« Ce sont les petits détails qui m’attirent, les choses que les gens devaient endurer. Bien sûr que je vais arriver au duel de pistolets, mais je voulais vraiment raconter l’histoire de Horizon », a-t-il ajouté.

Entre Danse avec les loups, Wyatt Earp et quantité d’autres, le nom de Kevin Costner est indissociable des westerns, un genre qui, selon lui, n’est pas anachronique.

« C’est une erreur de juger les actions des gens d’un autre siècle parce que nous appliquons nos propres sensibilités. De plus, à l’heure actuelle, lorsque nous voulons régler un différend, ça se passe par avocats interposés. À l’époque, vous deviez régler vous-mêmes vos différends et c’était donc toujours assez dramatique, spécialement lorsqu’on avait affaire à un sociopathe. »

Pour le co-scénariste, la conquête de l’Ouest est un « tournant » dans l’histoire de son pays, indissociable de la guerre de Sécession.

« Il ne faut jamais oublier que les États-Unis sortaient d’une guerre civile terrible. Et pour quiconque est familier avec le syndrome de choc posttraumatique, ça veut dire beaucoup », a détaillé Kevin Coster, sans entrer dans les détails du scénario de Horizon.

« Beaucoup de gens sont allés dans l’Ouest porteur d’espoir, mais d’autres, aussi, parce qu’ils étaient brisés, et d’autres encore, parce qu’ils fuyaient quelque chose. Les Amérindiens ont été écrasés par ce mouvement. Ils n’avaient aucune chance de survivre à cette pluie de sang. »

Horizon : An American Saga est présenté en deux volets qui prennent l’affiche les 28 juin et 16 août.

Kevin Costner dans Horizon Sienna Miller dans Horizon