Le Journal de Montreal - Weekend

L’EX-MINISTRE DEVIENT CHANTEUR DE JAZZ

- MÉLISSA PELLETIER

En poussant la note à En direct de l’univers en 2019, Maka Kotto était loin de se douter du torrent de compliment­s qui allait suivre et encore moins du fait qu’il allait un jour sortir son premier album, Maka Kotto JAZZ, avec l’Orchestre national de jazz de Montréal.

« Je ne m’attendais absolument pas à la réaction des gens ! » lance l’artiste, chroniqueu­r et homme politique né au Cameroun en 1961, qui a été ministre de la Culture et des Communicat­ions du Québec de 2012 à 2014.

Si Maka Kotto a déjà chanté à l’église plus jeune, il se contentait d’exprimer sa passion et son talent pour la musique dans les limites de sa douche depuis des décennies.

Au lendemain de cette surprenant­e performanc­e encensée par l’animatrice France Beaudoin, Maka Kotto était invité au micro de feu Paul Houde, qui l’a joyeusemen­t incité à sortir un album. Le jour même, Nicolas Lemieux de GSI Musique le contactait.

« Il m’a exprimé le plaisir qu’il a eu de m’entendre ce soir-là. Il m’a dit : “Vous n’avez pas le droit de garder cette voix pour vous, vous devez la partager. Ça fait du bien de vous entendre.” »

UN ALBUM LUMINEUX

La joie est ainsi devenue le fil conducteur de l’album en français, en anglais et en duala.

« On a décidé de se lancer dans cette aventure pour faire plaisir au monde », explique Maka Kotto, qui a opté pour le jazz et le blues pour cette aventure musicale. « Avec Nicolas, on s’est demandé quel genre musical se rapproche le plus de la joie et de la liberté? C’est le jazz. »

Avec l’équipe constituée notamment des compositeu­rs et arrangeurs Antoine Gratton et Taurey Butler « avec qui on a eu une si belle complicité », Maka Kotto a opté pour 10 reprises abordées avec beaucoup de liberté de sa voix profonde.

« Les choix, on les a faits en collégiali­té tout en restant collés sur les thèmes qui me tiennent à coeur. La paix, l’amour, l’amitié, dit-il. On a décidé de sortir ce qui pouvait surprendre en termes d’adaptation jazz. »

De Fever en duo avec la talentueus­e Térez Montcalm à La vie en rose, Maka Kotto présente aussi une version très touchante d’On va s’aimer encore de Vincent Vallières qu’il a choisi de lire plutôt que chanter.

« C’est un texte hyper puissant, souffle l’artiste. On pleurait tous en studio quand on a terminé l’enregistre­ment ». Maka Kotto nous présente même une berceuse que son arrièregra­nd-mère lui chantait, Mba Nu Ta Bene Bato.

Maka Kotto signe aussi des textes sur l’album qui compte 10 chansons originales, dont Maman est partie en l’honneur de sa mère décédée. « Je l’ai manquée de 24 heures à peu près, ça a été très très douloureux. »

En racontant la création de cet album, l’artiste marque une pause.

« C’est vraiment un projet béni, confie-t-il. J’espère que les gens vont vivre ce qu’on a vécu en cuisinant cet album. Je n’ai jamais vécu ça. »

Et que souhaite-t-il laisser avec cet album ? « Un mot : l’amour. »

L’album double Maka Kotto JAZZ est en vente dès maintenant. Pour l’instant, aucun spectacle n’a été annoncé. Maka Kotto est aussi en vedette dans la troisième saison de La faille sur TVA.

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MAKA KOTTO

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