Le Journal de Montreal - Weekend

LE « DIEU DU MÉTAL » SE DÉVOILE

- RAPHAËL GENDRON-MARTIN

Cinquante ans après leur premier album, les maîtres du heavy métal Judas Priest sont toujours actifs. Le Journal s’est entretenu avec le chanteur du groupe, Rob Halford, surnommé « le dieu du métal » (The Metal God), au sujet du nouvel album, Invincible Shield, et de la relation de Priest avec le public québécois.

Comment vous sentez-vous à la sortie de ce 19e album pour le groupe ?

Les sentiments qui nous habitent pour la sortie d’un nouveau disque n’ont pas changé depuis le tout premier que nous avons fait, il y a 50 ans. C’est de la joie et de la gratitude de toujours pouvoir jouer de la musique métal qui reçoit encore une si belle réponse. C’est juste fantastiqu­e et il y a de l’excitation parce que les fans vont enfin pouvoir l’écouter.

Comment arrivez-vous à être encore inspirés en 2024 ?

Il faut que ton coeur soit à la bonne place et tu ne peux pas lâcher tes mains du guidon. Il faut faire du métal pour les bonnes raisons. Et les raisons sont toujours intactes. Engagement, dévouement, passion, responsabi­lités. C’est important. Judas Priest est probableme­nt le groupe de heavy métal le plus durable sur la planète et nous avons cela sur les épaules avant même d’écrire une chanson ! Mais c’est juste une continuati­on de cinq glorieuses décennies de musique heavy métal.

Vous venez de l’Angleterre, mais votre relation avec les fans québécois est spéciale. De quelle façon ?

Il n’y a aucun doute que les maniaques de métal à Montréal et Québec sont fucking crazy ! [complèteme­nt délurés]. Ils sautillent du début à la fin du spectacle. Leur enthousias­me rend ces soirées à Montréal et Québec très uniques. Nous avons toujours hâte d’aller y jouer parce que nous savons à l’avance de quoi auront l’air ces concerts et c’est le plus beau sentiment qu’un groupe peut avoir. Nous disons depuis toujours que nous nous nourrisson­s de l’énergie des fans. Et quand nous allons jouer à Montréal et Québec, c’est comme si nous nous étions empiffrés dans le buffet du heavy métal ! »

Vous êtes âgé de 72 ans. Pensez-vous donner des concerts pour encore une longue période ?

L’un de mes héros de rock and roll est Mick Jagger. Il est juste remarquabl­e. Quand tu commences à penser à la fin, tu commences à décompress­er. Le rideau commence tranquille­ment à descendre. Et je ne veux pas que le rideau baisse sur ce groupe. Tant que nous avons la santé... Parce que nous avons tout l’enthousias­me du monde. Je ne vois pas la fin de sitôt. Je sais que personne dans ce groupe ne veut arrêter. Parce que nous aimons tellement la musique que nous faisons. Et au-delà de tout ça, les fans continuent de vouloir nous voir. Plus que jamais, nous sentons une responsabi­lité de poursuivre. C’est pour ça qu’à la fin des concerts, nous disons toujours : « Judas Priest sera de retour. »

Judas Priest a été intronisé au Temple de la renommée du rock and roll en 2022. Quel sera son héritage, pensez-vous ?

Nous étions là lors de la création de ce genre musical. Nous sommes un peu les inventeurs du heavy métal. Ça fait partie de l’héritage du groupe. Les deux premiers groupes de heavy métal étaient Black Sabbath et Judas Priest. Black Sabbath a cessé ses activités, mais nous sommes toujours là. Ce qui veut dire que quand tu vois Priest, c’est vraiment un événement. Tu vois le groupe original [du heavy métal]. C’est comme aller dans une salle et voir Mozart jouer du piano ! [rires]

Quand pensez-vous revenir jouer au Québec ?

Idéalement d’ici la fin de l’année. Nous avons des concerts en Europe et nous irons en Amérique pour une première série de spectacles. Nous reviendron­s ensuite ici pour faire des festivals. Et nous devrions aller vous voir après ça !

Le nouvel album de Judas Priest, Invincible Shield, est présenteme­nt disponible.

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