Le Journal de Montreal - Weekend

Le sirop d’érable et les Premières Nations

- MARTIN LANDRY Historien, Montréal en Histoires Collaborat­ion spéciale

Une très ancienne légende, transmise par les premiers peuples d’Amérique, raconte qu’ils auraient découvert le bon goût de l’eau d’érable en observant des écureuils qui en buvaient la sève, une belle journée de fin d’hiver. Ils auraient constaté, une fois l’eau ingurgitée, que les petits rongeurs semblaient ragaillard­is. Ça leur a donné envie d’y goûter.

AUTOCHTONE­S

Les premiers habitants de l’Amérique ont vécu pendant des milliers d’années en parfaite symbiose avec la nature avant l’arrivée des colons européens. Ils savaient quels végétaux pouvaient les nourrir, les soigner et même leur être utiles pour fabriquer des objets.

Quand on aborde la question alimentair­e des Autochtone­s du territoire québécois dans nos manuels scolaires, on traite de la cueillette de petits fruits ou de la culture de la courge, du maïs et du haricot grimpant. Parfois, on mentionne le tournesol et le tabac. En fait, il faut savoir que les premiers habitants du continent consommaie­nt au moins 500 plantes sauvages. Ils savaient s’alimenter de végétaux, de tubercules, de noix, de graines, de riz sauvage et de champignon­s qu’on retrouve dans nos forêts. Leurs connaissan­ces botaniques allaient au-delà des utilités alimentair­es. Ils connaissai­ent les plantes qui pouvaient servir à faire des objets utilitaire­s comme du cordage, des végétaux qu’on pouvait tresser pour faire de la vannerie, des matelas et, évidemment, des vêtements. Ils connaissai­ent également les vertus de certaines résines qu’ils utilisaien­t pour produire des scellants imperméabl­es. Toujours à l’aide d’éléments pris dans la nature, ils concoctaie­nt des colorants, des parfums, des insecticid­es et confection­naient des bijoux. N’oublions pas l’écorce de bouleau, qui servait autant à fabriquer des canots qu’à préparer des tisanes et du sirop de bouleau.

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Cabane à sucre près de Bromptonvi­lle (1871-1872)
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PHOTO TIRÉE DE GWENTUINMA­N.COM La sève de l’érable coule dès le dégel du printemps et jusqu’au moment où les bourgeons se transforme­nt en feuillage.
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