Le Journal de Montreal - Weekend
Le sirop d’érable et les Premières Nations
Une très ancienne légende, transmise par les premiers peuples d’Amérique, raconte qu’ils auraient découvert le bon goût de l’eau d’érable en observant des écureuils qui en buvaient la sève, une belle journée de fin d’hiver. Ils auraient constaté, une fois l’eau ingurgitée, que les petits rongeurs semblaient ragaillardis. Ça leur a donné envie d’y goûter.
AUTOCHTONES
Les premiers habitants de l’Amérique ont vécu pendant des milliers d’années en parfaite symbiose avec la nature avant l’arrivée des colons européens. Ils savaient quels végétaux pouvaient les nourrir, les soigner et même leur être utiles pour fabriquer des objets.
Quand on aborde la question alimentaire des Autochtones du territoire québécois dans nos manuels scolaires, on traite de la cueillette de petits fruits ou de la culture de la courge, du maïs et du haricot grimpant. Parfois, on mentionne le tournesol et le tabac. En fait, il faut savoir que les premiers habitants du continent consommaient au moins 500 plantes sauvages. Ils savaient s’alimenter de végétaux, de tubercules, de noix, de graines, de riz sauvage et de champignons qu’on retrouve dans nos forêts. Leurs connaissances botaniques allaient au-delà des utilités alimentaires. Ils connaissaient les plantes qui pouvaient servir à faire des objets utilitaires comme du cordage, des végétaux qu’on pouvait tresser pour faire de la vannerie, des matelas et, évidemment, des vêtements. Ils connaissaient également les vertus de certaines résines qu’ils utilisaient pour produire des scellants imperméables. Toujours à l’aide d’éléments pris dans la nature, ils concoctaient des colorants, des parfums, des insecticides et confectionnaient des bijoux. N’oublions pas l’écorce de bouleau, qui servait autant à fabriquer des canots qu’à préparer des tisanes et du sirop de bouleau.