Le Journal de Montreal - Weekend

« JE SUIS PRÊTE À ASSUMER QUI JE SUIS » - RITA TABBAKH UNE AUTRE FACETTE DE PIAF

- BRUNO LAPOINTE

Elle a longtemps été cachée derrière ses personnage­s dans des comédies musicales telles Shéhérazad­e : Les mille et une nuits, Dracula, entre l’amour et la mort, Don Juan ou encore La famille Addams. Mais Rita Tabbakh laisse aujourd’hui tomber les masques pour se dévoiler avec Je suis moi, le premier album de chansons originales de sa carrière.

La chanteuse a longtemps chanté les mots des autres ; que ce soit sur scène, sur son album Sous le ciel de Paris ou encore durant son parcours à La Voix. Jamais encore elle n’avait pris la plume ni interprété des créations originales, sur mesure pour elle. Jusqu’a aujourd’hui.

L’exercice, elle l’avoue d’elle-même, était vertigineu­x. Intimidant. Mais il était aussi nécessaire pour la chanteuse.

« Je suis confortabl­e, à l’abri derrière un personnage dans une comédie musicale. Je suis une personne très timide dans la vie, alors ça me permet de sortir plus facilement de ma zone de confort. Mais cet album-là, il arrive au bon moment de ma vie, tant sur le plan personnel que profession­nel. Je suis prête à assumer qui je suis, ce que j’ai à dire », avance Rita Tabbakh.

SANS GANTS BLANCS

Et c’est exactement ce qu’elle fait, d’abord avec la pièce Je m’en fous, une offre de Catherine Major et Jeff Moran

ouvrant l’album. Puis, elle creuse davantage, ne prenant aucun détour pour montrer son vrai visage.

Le point culminant ? Je me suis perdue. Née de sa plume et de celle de son complice, Marc-André Sauvageau, cette pièce se veut une chronique de la violence verbale et psychologi­que qu’elle a jadis vécue au sein d’une relation toxique.

Une première version de la chanson avait d’abord été écrite de manière plus subtile, plus imagée, il y a près d’une décennie. Mais en vue de cet album, Rita Tabbakh a repris sa plume et, surtout, enlevé ses gants blancs.

« J’ai réalisé que je devais être plus directe, plus crue, pour parler de tout ça. Ça a été difficile de revisiter cette expérience-là, c’est quelque chose qui laisse des traces. Mais je vais bien aujourd’hui, je m’en suis sortie. Et j’espère inspirer d’autres personnes dans une situation semblable à avoir le courage de quitter cette relation », confie la chanteuse.

Si Rita Tabbakh souhaite ardemment porter cet album sur scène, elle devra s’armer de patience, son agenda pour le reste de l’année étant particuliè­rement chargée.

Elle est en effet attendue à Joliette et Victoriavi­lle cet été pour le spectacle La Géante, puis à Québec pour La famille Addams à compter de décembre.

Et d’ici là, Rita Tabbakh s’approprier­a le répertoire d’Édith Piaf en compagnie de Claudette Dion et Natalie Choquette pour la tournée Il était une voix… Piaf, dont le démarrage est prévu pour le 24 mars à Sainte-Thérèse. La chanteuse nous y promet une occasion de découvrir différemme­nt l’icône de la chanson française.

« On tient à mettre de l’avant une autre facette d’Édith Piaf, montrer la femme qu’elle était en allant chercher certains bijoux cachés dans son répertoire », dit-elle.

√ L’album Je suis moi est présenteme­nt sur le marché. La tournée Il était une voix… Piaf s’arrêtera au Cabaret du Casino de Montréal les 27 et 28 mars, puis à la Salle Albert-Rousseau de Québec le 14 avril. Pour toutes les informatio­ns : ritatabbak­h.com

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