Le Journal de Montreal - Weekend

TÉLÉ NOSTALGIE ENCORE ET TOUJOURS CAPTIVÉ PAR LE JEU D’ACTEUR

- YAN LAUZON Collaborat­ion spéciale

Il a accompagné des dizaines et des dizaines de milliers d’enfants avec son populaire rendez-vous télé matinal Vazimolo durant les années 1990. Mais avant cela, André Robitaille, qui a toujours eu l’humour absurde collé à son épiderme, a lui aussi été un bon public devant le petit écran.

André, quelles émissions jeunesse t’ont marqué ?

Sol et Gobelet, La Riboulding­ue, Grujot et Délicat grâce à tout l’aspect du jeu d’acteur, du jeu d’actrice dans les fantaisies qu’on pouvait voir en revenant de l’école. Pour moi, c’était captivant parce que l’acteur et l’actrice m’emmenaient dans leur monde, leur folie. C’est ce qui a beaucoup inspiré mon écriture quand je me suis mis à faire Vazimolo. Je suis un animateur très en vue, mais je reste un acteur. Quand j’ai eu le contrat de Vazimolo, j’ai juste espéré pouvoir l’écrire et en créer le concept.

Est-ce que la télé jeunesse que tu consommais t’a incité à devenir acteur ?

J’avais 5 ans et déjà, je faisais des sketches. Jamais je n’ai dit à voix haute « je deviendrai acteur », mais j’étais un enfant qui jouait souvent. J’étais un adolescent qui faisait beaucoup de théâtre et, petit à petit, j’ai été happé par le métier.

As-tu de beaux souvenirs rassembleu­rs en famille devant la télé ?

Je pense aux rendez-vous sportifs. Mon père qui regarde le hockey, je suis collé à lui, dans le salon et on crie. Mon père regardait aussi beaucoup la lutte, c’est un drôle de souvenir de bonhommes qui se fessent dessus à coups de chaise et je suis le petit gars qui regarde son père avec amour triper sur la lutte. Et curieuseme­nt, je regarde les nouvelles depuis que je regarde la télé. Je suis maniaque des téléjourna­ux. J’ai donc des souvenirs d’événements comme Apollo et les décollages.

Y a-t-il un personnage ou un acteur qui t’a influencé ?

J’ai beaucoup regardé Jacques Boulanger. Chaque fois que je l’ai sur un plateau, je lui en parle. Je ne veux pas me comparer à lui, mais j’ai été très inspiré par lui, par le genre d’animateur qu’il était avec Boubou, Super Star… Malheureus­ement, et avec tout le respect que j’ai pour lui, on se souvient et on parle toujours de Boubou avec un canard pour mascotte. Jacques Boulanger, c’est un homme très cultivé, un expert en musique, qui a eu une émission de musique et qui a fait de la radio en musique, qui a reçu des superstars… J’ai un respect pour ce monsieur, pour sa culture, sa fantaisie et sa désinvoltu­re. Il est lui-même.

Quel univers télé mériterait, selon toi, d’être découvert par les enfants d’aujourd’hui ?

Il faudrait avoir un peu de théâtre à la télé […] Pour moi, le jeu d’acteur doit avoir sa place en grand à la télé. Les personnage­s sont une clé essentiell­e pour intervenir socialemen­t, pour apprendre, découvrir, niaiser, rire et pleurer. Je souhaite que les gens aient plein de personnage­s à la télé du Québec pour ça. Peut-on refaire de l’espace au jeu avec nos acteurs québécois ? C’est essentiel. La télé au Québec est musclée, mais pour les jeunes, c’est plus maigre. Ça me chatouille parce que c’est eux qui vont nous regarder demain.

André Robitaille signe la mise en scène de la pièce Appelez-moi Stéphane, de Claude Meunier et Louis Saïa, qu’il sera possible d’apprécier à compter du 28 juin à la Maison des arts Desjardins de Drummondvi­lle (artsdrummo­ndville.com). Porteparol­e de la Société de recherche sur le cancer, il profitera du mois de mars pour relever un défi physique au Cambodge afin d’amasser des fonds.

 ?? ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada