Le Journal de Montreal - Weekend
UN HIVER DE VILAINS
Les méchants font de bonnes histoires. Ils créent des revirements, nous tiennent en haleine, nous font râler. On aime les détester. Cet hiver, nous avons eu des vilains de première catégorie. Des hommes narcissiques, manipulateurs, sans pitié. Des personnages un brin machiavéliques, bouillants, dangereux. Chapeau aux acteurs qui les ont endossés. Ils se sont transformés, nous laissant croire à la déviance de leur personnage en un regard.
PATRICK LAMARRE (PIERRE-PAUL ALAIN) DANS ALERTES
Une intrigue qui s’apparentait à un enlèvement d’enfant s’est transformée judicieusement en une histoire d’endoctrinement comme en subissent les victimes de mouvements sectaires et extrémistes. Patrick Lamarre, ancien militaire et homme aux convictions arrêtées, use de son charme pour recruter. Il a même réussi à convaincre une enfant de 12 ans de mourir pour la (sa) cause. Il est sans pitié. Un véritable terroriste.
CHRISTIAN SAVARD (JEAN-PHILIPPE PERRAS) DANS L’EMPEREUR
S’il existait un club des plus grands manipulateurs, Christian Savard en serait le président. Charismatique, négociateur, confiant, le publicitaire, à la tête de sa prospère entreprise, a fait des ravages auprès de la gent féminine. Avec lui, un « non » n’existe pas. On ne peut l’accuser, il s’en sort toujours. Jusqu’à ce qu’il s’en prenne à sa nièce, une victime enfin crue dont les preuves du viol vont s’amasser petit à petit avec beaucoup de vigilance. Il en faut des courageuses pour sortir de tels agresseurs de la circulation. Savard est un narcissique de première qui n’a pas de limite. La série en témoigne jusqu’aux dernières minutes.
DANIEL RAYNAUD (STÉPHANE DEMERS) DANS INDÉFENDABLE
Il dérange, c’est le moins qu’on puisse dire. Il y a deux semaines débarquait sur nos ondes un homme plutôt machiavélique. Étrange, il n’a pas de facilité pour les interactions sociales. Quand il inhale du crack, il fait peur. C’est un sadique qui s’en prend aux femmes. Étant donné ses croyances, il les torture verbalement et physiquement. Au moment d’écrire ses lignes, on ne sait pas encore tout à fait s’il est le tueur en série de l’Ouest, le principal témoin potentiel étant décédé. Chose certaine, il déstabilise même ses avocats.
Mention spéciale au Dr Charbonneau (Christian Bégin) dont le narcissisme a fini par le tuer. Le tout premier épisode de la création d’Indéfendable nous montrait un psychiatre heurté par l’invasion de patients (deux frères) à son domicile. Il s’avère qu’il était le plus grand des manipulateurs, y compris pour sa propre famille.
YVAN BELZILE (FRANÇOIS PAPINEAU)
DANS DOUTE RAISONNABLE
Alice, qui oeuvre aux crimes sexuels, croit qu’en se rapprochant d’un agresseur, on peut mieux en connaître les façons de faire. Elle paye cher pour faire parler cet ex-prisonnier, pour saisir les enjeux d’un homme qui s’attaque à des joggeuses dans un parc. Les rencontres sont glaçantes. L’homme se croit au-dessus de la mêlée. S’il accepte le mandat, c’est à ses conditions. Il n’a rien de charmant. Son regard est inquiétant. L’avenir nous dira s’il est repentant…
Mention à Alex Gravel (Jean-Moïse Martin), un grand parleur au tempérament bouillant, explosif. Un gars sans manières qui a les femmes en horreur.
PHOTO TIRÉE DE FACEBOOK, DOUTE RAISONNABLE
JACQUES ST-CYR (RAYMOND CLOUTIER) DANS STAT
Médecin émérite, père de Pascal et Emmanuel, il est acariâtre, manipulateur et intransigeant. Il croit que tout s’achète. On comprend qu’il était violent. La mort de sa femme est litigieuse. Et ses enfants s’en tiennent loin, ce n’est pas pour rien. Un autre narcissique aux façons de faire douteuses et peu éthiques.
SALVATORE CONTI (TONY CALABRETTA) DANS 5e RANG
Il s’en est passé des choses à Valmont. Qui aurait pu croire que la mafia serait aussi présente dans cette municipalité agricole ? Les chefs se succèdent et le taux de criminalité reste élevé. Tina Fournier a fait trembler plusieurs membres de la famille Goulet pendant plusieurs saisons, son frère, Lucas Fournier-Costa, aussi pendant un temps. Voilà que c’est au tour de Conti d’avoir la main mise sur les activités criminelles et le trafic. Il est sans merci, n’a aucun attachement et semble prêt à tout pour récupérer son dû.
FRED SIMARD (MAXIME GÉNOIS) DANS SORCIÈRES
Plusieurs personnages de cette série cachent un gros secret. Fred est encore difficile à saisir. Comme l’histoire se tisse doucement, on ne sait si le facteur, qui effectue aussi l’entretien ménager de l’hôpital, espionne des proies ou des gens à qui il en veut. Peut-être est-il obsédé ? Il fait profil bas, mais décoche quelques flèches. S’il semble être un bon gars à Sainte-Piétée, comme téléspectateurs on ne peut que le trouver louche.
LAURENT LENOIR (ANDRÉ ROBITAILLE) DANS À COEUR BATTANT
C’est un homme tout ce qu’il y a de plus ordinaire. C’est ce qui est terrible. Derrière ses airs de bons gars, aidant naturel pour sa femme, se cache un être égocentrique, méprisant, manipulateur. Tout le monde le prend pour un saint alors qu’il martyrise sa femme handicapée, la poussant à laisser croire qu’elle ne veut plus vivre. L’issue est terrible même s’il joue les innocents.
Mention spéciale à Gaston (Olivier Barrette), un jeune père qui n’a rien pour lui. Il perpétue probablement le cycle de violence qu’il connaît, vivant dans la précarité et ne demandant pas d’aide. Résultat : sa violence a eu raison de son garçon, décédé dans des conditions de maltraitance épouvantable.
MATHIEU LAUZON (NORMAN HELMS) DANS PROJET INNOCENCE
Cet être étrange rôde tout au long de la série. Visiblement, il cherche à cacher des preuves. Sans rien divulgâcher, on peut dire qu’un mélange de motards, polices et gang de rue est explosif.
Mention à Maxime Amyot (Blaise Tardif) , un enquêteur minable dont l’attitude n’inspire pas la confiance. Il ne supporte pas qu’on cherche les failles dans une de ses enquêtes et mène la vie dure à qui ose contester son autorité.