Le Journal de Montreal - Weekend
UN MODÈLE DE COURAGE ET DE RÉSILIENCE
La Saline, Sur ma route.
Mettant de côté pour un temps l’univers de sa série de romans à succès l’écrivaine trifluvienne Louise Lacoursière raconte l’histoire étonnante et bouleversante d’une femme qui a eu un parcours de vie très difficile dans son nouveau roman,
Les voyages et les arts aident son héroïne, Emmanuelle Trottier, à se remettre sur le bon chemin et vivre une vie sereine en dépit de tout ce qu’elle a traversé.
S’inspirant d’une histoire vraie et bouleversante, Louise Lacoursière raconte la vie d’une femme qu’elle a véritablement connue lors d’un voyage au Costa Rica. Cette femme, dont elle tait évidemment l’identité, lui a raconté son parcours et a accepté qu’elle en fasse un roman.
Emmanuelle Trottier (nom fictif) a fabriqué son destin à partir des différentes rencontres, des voyages et des opportunités qui se sont présentées dans sa vie. Née entre l’époque des enfants de Duplessis et celle de la DPJ, elle a connu une enfance et une adolescence marquées par les abus et les abandons.
Le récit débute lorsqu’à l’âge adulte elle a décidé de prendre sa vie en main et de se donner une seconde chance. Entre la Belgique et le Costa Rica, Emmanuelle s’initie aux arts, s’ouvre sur le monde, rencontre des gens qui jouent un rôle significatif dans son épanouissement. Après un début de vie marqué par les épreuves, elle renaît. Elle devient même un modèle de résilience.
INSPIRÉ DE FAITS VÉCUS
Interviewée alors qu’elle prenait du soleil au Costa Rica, il y a quelques semaines, Louise Lacoursière raconte la genèse de ce nouveau roman émouvant, inspiré d’une histoire vraie.
« Je change complètement de registre. Je ne suis plus du tout dans mes publications habituelles, mais ça a été une expérience extraordinaire », commente-t-elle.
« Mon personnage principal, que j’ai rebaptisé Emmanuelle Trottier, je l’ai rencontré il y a une quinzaine d’années au Costa Rica. Par bribes, elle m’a raconté certains événements de son histoire et je la trouvais palpitante. Mais moi, il y a sept ans, j’avais des projets par-dessus la tête et je ne pouvais pas me lancer dedans. J’avais peur que cette histoire se perde et j’ai proposé à Emmanuelle de l’enregistrer. Je l’ai interviewée pendant plusieurs heures. »
À sa recommandation, cette femme a aussi écrit quelques bribes de sa vie, entre-temps. En 2021, Louise Lacoursière était toujours obsédée par cette histoire et a demandé à Emmanuelle si elle pouvait l’écrire. Permission accordée… très rapidement !
« On s’est mises à travailler ensemble. Je me suis servie des entrevues faites quelques années auparavant, des textes qu’elle m’avait fournis. »
Puis Louise Lacoursière s’est lancée dans la structure du livre et dans l’écriture, en se basant sur les différents éléments dont elle disposait.
« J’ai dû lui poser au moins 500 questions… », ajoute l’autrice, qui voulait être au plus près de la vérité d’Emmanuelle.
« Là où mon imagination d’écrivaine est entrée en compte, c’est lorsqu’il a fallu trouver comment présenter cette histoire-là. »
UNE HISTOIRE RACONTÉE AU « JE »
Elle a choisi d’écrire l’histoire au
« je », en deux grandes parties. Un défi d’écriture, étant donné les épreuves vécues par Emmanuelle.
« C’était toute une expérience parce que mon personnage a vécu une enfance et une adolescence très difficile. J’ai montré à quel point quelqu’un peut rebondir, malgré le passé qu’il a. »
« Je pense qu’elle a réussi à me faire confiance, au point de me confier des choses qu’elle n’avait jamais confiées à personne. J’ai pleuré avec elle. Mais il y a une chose qui est très importante : elle n’a jamais voulu se victimiser. Et c’est ce que j’ai tenté de rendre dans mon livre. Elle a eu des moments difficiles, mais elle a trouvé des moyens pour garder la tête hors de l’eau. »