Le Journal de Montreal - Weekend

FAYOLLE JEAN PÈRE ET FILS PARTAGENT UNE PASSION FAMILIALE

- MICHÈLE LEMIEUX

Avec Guigui, son épouse, Fayolle Jean est à la tête d’une famille de cinq enfants, dont Fayolle Jean Jr, qui suit brillammen­t les traces de son paternel. Chez les Jean, on partage des valeurs qui font la fierté de la famille, notamment une proximité et une solidarité qu’on peut envier. Mais, si le tissu familial est particuliè­rement serré, il n’est jamais opprimant. Monsieur Jean, on vous voit actuelleme­nt dans Lakay Nou, série dans laquelle vous campez le papa de Frédéric Pierre.

Oui, je suis très fier du résultat final. Je sentais une curiosité de la communauté québécoise, mais aussi de la communauté haïtienne, qui voulait savoir ce qu’on avait fait d’elle. Les Haïtiens se reconnaiss­ent, contrairem­ent aux clichés véhiculés depuis des années. Je suis vraiment heureux que ce projet se soit fait. On a pu voir les Haïtiens avec leurs tares et leur excellence. Je me retrouve dans une joie presque totale de me voir, de voir ma communauté. J’ai aussi un film qui va sortir bientôt, Se fondre ,etune autre télésérie, La dernière communion, sera disponible sur Télé-Québec en septembre prochain.

Avez-vous des points communs avec votre personnage ?

À la lecture des textes, j’ai constaté que le personnage ne me ressemblai­t pas tout à fait. Il est cependant près de moi dans sa passion des livres et de la littératur­e. J’ai su découvrir chez lui quelqu’un de très affectueux, mais qui ne savait pas comment exprimer son affection à son entourage. C’est un vrai père haïtien. Pour ma part, j’ai été élevé autrement. Mon père se roulait par terre le soir, nous racontait des histoires. Avec ma mère aussi, nous étions comblés.

Fayolle Jr, de votre côté, quels sont les projets qui vous occupent ?

J’ai fait partie de Projet Innocence. Dès que j’ai lu le scénario, j’ai été fasciné. Je suis étonné du résultat. J’ai eu la chance de jouer avec Guy Nadon, Sophie Lorain, Emi Chicoine. […] Je viens de terminer la pièce M’appelle Mohamed Ali et je serai de la pièce Le père, au TNM. Par la suite, nous partirons en tournée en septembre. Sinon, il y a du doublage, de la surimpress­ion vocale.

Vous aviez envie de faire comme votre père ?

À l’âge de quatre ou cinq ans, je voulais être acteur. Je suivais mon père partout. J’ai su récemment que ma mère, en apprenant que je voulais devenir acteur, s’était dit : « Ah, non ! Ce n’est pas vrai ! » (rires) Mais elle ne me l’a jamais dit. J’ai suivi les traces de mon père et je fais le métier avec passion. Mes parents m’ont toujours encouragé, comme ils ont encouragé mes frères et ma soeur.

PÈRE : Mon épouse s’appelle Margareth, on la surnomme Maggie, mais tout le monde l’appelle Guigui. Parfois, quand elle regarde cette grande famille, elle dit : « J’ai toute cette responsabi­lité… » (sourire) C’est une maison où on écoute toutes sortes de musiques. Nous avons reçu beaucoup d’intellectu­els haïtiens. Les vendredis soirs, nous nous rassemblio­ns pour lire de la poésie.

Fayolle Jr, vous avez été élevé par un papa cultivé ?

Et aussi une maman cultivée ! Nous sommes des artistes. Elle est là pour nous recadrer, nous calmer et gérer la maison. Heureuseme­nt qu’elle est là ! C’est notre conseillèr­e. Nos parents sont des sages. Ils ont du vécu, du recul. C’est important de leur demander conseil.

La famille est donc tricotée serré ?

PÈRE : Toutes les occasions sont bonnes pour se rencontrer, pour se voir. Les enfants viennent régulièrem­ent manger chez Guigui.

Fayolle Jr, est-ce parfois lourd de porter le prénom de son père et de faire le même métier ?

Au contraire ! À moins que je me rende à une audition après avoir appris un texte et que je me rende compte qu’on attendait mon père… (sourire) Ou quand je me réjouis de recevoir un chèque et que je me rends compte qu’il était destiné à mon père ! (rires) PÈRE : Un jour, alors que j’étais dans la voiture, j’ai entendu une publicité à la radio. Je me suis dit que je n’avais pas fait ça… À la fin, j’ai compris que c’était Fayolle ! Ça arrive que l’on confonde nos voix. Nous nous complétons tous tellement ! Nous sommes une famille tissée serrée.

Alertes, le lundi 21 h, à TVA. Lakay Nou est disponible sur Tou.tv. La pièce Le père est présentée au TNM jusqu’au 13 avril. Le film Se fondre sera en salle le 28 juin.

 ?? ??
 ?? ??
 ?? ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada