Le Journal de Montreal - Weekend

LA VIE D’UNE MÉCANICIEN­NE DANS LES ANNÉES 1950

- MARIE-FRANCE BORNAIS

Autrice chouchoute des amateurs de romans d’époque, la talentueus­e France Lorrain ne cesse de gagner de nouveaux lecteurs depuis la publicatio­n de sa première série, La promesse des Gélinas. Après avoir parlé de Laval dans La Biscuiteri­e SaintClaud­e et des champs de tabac de Lanaudière dans la série Sur la route du tabac, France Lorrain plonge dans le quotidien d’une jeune femme qui prend la relève pour s’occuper d’un garage familial à Maskinongé, dans les années 1950, dans Le Garage Rose.

L’histoire débute au printemps 1951 avec un drame. Après la mort de son frère, Félicien, dans un terrible accident de voiture, Constance Rose a le coeur gros. Elle craint aussi que le garage familial passe aux mains de son cousin et supplie son père de la laisser prendre la relève.

La jeune femme de 22 ans, assistante dans une école, devient mécanicien­ne. Elle a déjà une longueur d’avance puisqu’elle traîne dans le garage depuis bien des années… Elle en connaît plus en mécanique que bien des hommes, mais certains hésitent toujours à lui confier leur voiture…

Constance fait son chemin tout comme ses amies, Julienne et MarieBelle, membre des Premières Nations, adoptée toute jeune par une famille blanche du village et mariée à son amour de jeunesse.

DANS LA MRC DE MASKINONGÉ

L’histoire du Garage Rose a pris naissance il y a une dizaine d’années, au hasard d’une rencontre dans le sud avec le propriétai­re d’un garage de la région de Québec, un monsieur Rose.

Elle trouvait que le garage Rose ferait un bon titre de roman…

« J’aime beaucoup me promener dans les régions, et la Mauricie, c’en est une que je ne connais pas beaucoup. Je me disais que j’aimerais installer mon histoire dans ce coin-là », explique France Lorrain, qui est donc allée se promener en Mauricie avec son mari, Alain, pour explorer un peu.

Elle a flashé sur la municipali­té de Maskinongé, située au bord du lac Saint-Pierre.

« Comme je fais beaucoup de recherches, j’ai découvert un groupe Facebook sur les archives de Maskinongé. J’ai contacté le responsabl­e. On s’est rencontrés. On est allés passer un après-midi, Alain et moi. »

Sa visite avec Jacques Damphousse, de la Société d’histoire et de généalogie de Maskinongé, a été très intéressan­te.

« On s’est promenés dans le village. Jacques Damphousse, un monsieur vraiment très sympathiqu­e, m’a expliqué les lieux, les maisons. Il m’a donné un livre qui ne se trouve pas dans les bibliothèq­ues sur l’histoire de la paroisse de Saint-Joseph-deMaskinon­gé. »

France Lorrain a trouvé la région très belle.

« J’aime ces petits villages. Ça vient tout le temps me toucher. Et il y a un renouveau, avec les jeunes familles, depuis la pandémie. Elles achètent des maisons. Je trouve ça super le fun. Donc, j’ai installé mon garage là. »

Elle a été frappée par la beauté de l’imposante église de Saint-Josephde-Maskinongé, située au bord de la rivière.

« Ce que j’aime, c’est le coeur de ces villages. On peut tout faire à pied. »

MÉTIER NON TRADITIONN­EL

L’écrivaine précise que le roman raconte l’histoire fictive de Constance Rose, qui reprend en main le garage familial après le décès tragique de son frère.

« J’ai situé mon histoire en 1951, ce qui fait que des femmes mécanicien­nes… il n’y en avait pas. J’aime bien prendre des métiers qui ne sont pas “féminins” et qui brassent un peu la société. »

France Lorrain fera donc une trilogie avec Le Garage Rose. Le premier tome est consacré à Constance, qui vivra beaucoup de bouleverse­ments.

« Il y a toujours une histoire d’amour… mais c’est pas une romance que j’écris. Constance tombe amoureuse d’un homme qui n’est pas libre. »

Les deux tomes suivants seront consacrés aux deux amies d’enfance de Constance, Julienne et Marie-Belle.

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