Le Journal de Montreal - Weekend

FÉLIX SÉGUIN BOUCLE LA 31e SAISON DE L’ÉMISSION J.E.

- SAMUEL PRADIER

Au terme de cette 31e saison, l’émission J.E démontre encore et toujours sa pertinence, grâce à ses enquêtes fouillées et judicieuse­s. À la barre de ce magazine depuis plusieurs années, Félix Séguin analyse le succès de cette émission et fait un bilan de cette saison.

Félix Séguin reste le premier surpris par le succès inégalé de l’émission J.E depuis 31 ans.

« Et ça ne semble pas vouloir s’arrêter, avance-t-il. On touche beaucoup aux arnaques à la consommati­on, à la fraude à petite et grande échelle, et force est de constater que le public a encore et toujours des sujets à nous soumettre. Je pense qu’avec toute l’équipe, on a su proposer des enquêtes d’une qualité irréprocha­ble, comme celle sur l’OCPM [Office de consultati­on publique de Montréal], ou l’émission sur la guerre des stupéfiant­s à Québec, qui a déclenché une énorme opération policière. »

En plus des enquêtes très proches des Québécois, J.E s’autorise aussi des sujets plus internatio­naux, qui dépassent les préoccupat­ions locales.

« Je pense qu’il est également important d’informer les gens sur ce qui se passe à l’étranger. Depuis 2003, année où je me suis associé à l’émission, j’ai visité une trentaine de pays pour J.E .»

DES CHOIX MÉTICULEUX

Avant d’arriver en ondes, les enquêtes de J.E peuvent parfois durer plusieurs mois, voire des années, avant d’aboutir. Un luxe dont le journalist­e Félix Séguin est très conscient.

« Je me considère comme un des journalist­es les plus choyés au pays en raison du temps que j’ai pour réfléchir à la manière dont je vais développer un sujet […] Il y a des sujets que je développe depuis cinq ans et qui ne sont pas prêts. C’est assez unique. »

Les sujets proviennen­t du courrier généreux envoyé par les téléspecta­teurs.

« On a récemment fait un reportage sur la fraude amoureuse en ligne. C’est une téléspecta­trice qui nous a écrit pour nous dire qu’elle en avait été victime, et on est allés jusqu’au Sénégal, où on a retrouvé celui qui l’avait arnaquée. »

D’un autre côté, des sujets s’imposent en fonction de l’actualité.

« Il y a aussi une façon plus organique, qui consiste à bâtir une enquête à partir d’une idée, ce qu’on a fait avec l’OCPM et plusieurs autres sujets. On est quand même chanceux d’avoir une demi-heure de télé à heure de grande écoute pour développer une histoire portant sur des enjeux très pressants dans la société. Il n’y a plus beaucoup d’émissions de ce genre au Canada. »

J.E reste encore souvent associée aux méthodes musclées de Gaétan

Girouard et de Jocelyne Cazin, les initiateur­s de l’émission.

« Je dirais qu’ils ont inventé un style, mais qu’ils ont aussi quitté avec leur style, analyse Félix Séguin. […] De cet esprit original, il reste surtout l’idée de la défense du citoyen dans nos reportages. »

UNE FINALE PERCUTANTE

Pour la dernière émission, Félix Séguin explorera l’influence de Snapchat sur les adolescent­s. « Il sera aussi question d’intimidati­ons extrêmes. On va s’attacher à la lecture que les adolescent­s ont de leur propre vie, principale­ment à travers le réseau Snapchat, à l’aide de victimes et de pédopsychi­atres. »

La dernière émission de la 31e saison de J.E est en rediffusio­n aujourd’hui à13hetdema­in à 19 h, à LCN.

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