Le Journal de Montreal - Weekend
SORAN MÉTAMORPHOSE SON CHAGRIN
En deuil de sa mère, décédée en pleine pandémie, Soran a pris le temps de transformer son chagrin en inspiration pour pondre Loneliness Confetti ,lepremier album de sa carrière.
Le titre du premier album de Soran, Loneliness Confetti ,ne pourrait pas mieux décrire les états d’âme du jeune artiste lorsqu’il parle de sa création. Tout en se réjouissant d’avoir finalement trouvé le style qui lui convient, il a confié au Journal que c’est la perte de sa mère, Yoko Seki, aux mains du cancer, en 2020, qui l’aura mené à cette réalisation.
« Après son départ, je me suis remis à écouter ce qu’on écoutait ensemble quand j’étais plus jeune, comme Prince, Peter Gabriel et David Bowie », se souvient celui qu’on a pu voir à l’émission La Voix, en 2016.
« Ma mère aimait les artistes qui se perdaient dans leur musique et c’est aujourd’hui à eux que je m’identifie ; c’est un moyen de la garder près de moi », ajoute l’artiste de 25 ans aux racines japonaises.
SPECTACLES À VENIR
On sent effectivement que Soran s’est laissé aller sur son troisième projet. Dans les huit titres qu’il propose sur Loneliness Confetti, il semble aussi à l’aise dans des ballades mélancoliques et méditatives comme Trophy Boy que dans les airs de synthétiseur rétro qu’il avance sur l’entraînante Magic.
Celui qui compte maintenant près de 120 000 auditeurs mensuels sur Spotify aura la chance de défendre son album en bonne et due forme cet été, alors qu’il sera au Festival Cigale, à Québec, en août, et au Festival Soif de musique, de Cowansville, début juillet, en première partie de Charlotte Cardin.
ELLE AIMERAIT L’ALBUM
Soran a toujours eu droit à une oreille très professionnelle lorsqu’il partageait le fruit de ses efforts avec sa mère. De son vivant, Mme Seki a longtemps travaillé comme journaliste dans le milieu de la musique, notamment pour l’édition japonaise du magazine Rolling
Stone.
« Ma mère m’a toujours soutenu et encouragé dans ma musique, elle était même d’accord que je joue dans les stations de métro quand j’étais ado, parce qu’elle savait que plusieurs grands artistes ont commencé comme ça », raconte Soran avec nostalgie.
Toutefois, entre ses prestations souterraines et son passage à La Voix, qui a été suivi d’une courte relation d’affaires avec l’étiquette Universal Music, Soran juge que c’est avec Loneliness Confetti qu’il aurait le plus accroché sa mère.
« Elle était fière de mon parcours, mais je crois qu’elle me trouvait surtout cute, parce que je n’avais pas encore trouvé mon style à moi, se souvient-il en riant. [Avec mon nouvel album] je suis convaincu que pour la première fois, elle aurait vraiment eu un coup de coeur sur ma musique. Je veux continuer à bâtir là-dessus. »
L’album Loneliness Confetti, de Soran, est sur toutes les plateformes.