Le Journal de Montreal - Weekend

« UN COUP DE FOUDRE PROFESSION­NEL » POUR SOPHIE NÉLISSE

- MAXIME DEMERS MAXIME DEMERS maxime.demers@quebecorme­dia.com

Un coup de foudre profession­nel. C’est ainsi que Sophie Nélisse décrit sa première expérience de travail avec la réalisatri­ce Louise Archambaul­t sur le plateau de tournage de La promesse d’Irena, un drame relatant l’histoire incroyable, mais vraie d’une infirmière polonaise qui a réussi à sauver douze Juifs pendant la Deuxième Guerre mondiale en les cachant dans la villa d’un officier allemand.

« Je savais qu’on allait bien s’entendre, mais pas à ce point-là ! lance l’actrice de 24 ans au sujet de la réalisatri­ce des films Gabrielle, Il pleuvait des oiseaux et Le temps d’un été.

« On est pareilles, Louise et moi. J’avais l’impression de travailler avec ma meilleure amie. C’est elle qui faisait en sorte que j’étais encore positive après une journée de 17 heures de tournage dans le froid. Elle réussissai­t toujours à me redonner le boost d’énergie dont j’avais besoin. »

Au-delà de son désir de travailler avec Louise Archambaul­t, Sophie Nélisse a eu un coup de coeur pour le personnage qu’elle incarne dans le film, Irena Gut Opdyke, une héroïne méconnue qui a risqué sa vie pour venir en aide à une douzaine de Juifs de son village de Pologne en les hébergeant en cachette dans le sous-sol de la maison d’un officier allemand où elle travaillai­t.

« Ce que j’aimais dans le personnage d’Irena, c’est qu’elle a une naïveté en elle qui fait qu’elle voit la bonté des gens en premier », souligne Sophie Nélisse.

PRÈS D’UNE ZONE DE GUERRE

La promesse d’Irena (Irena’s Vow en version originale anglaise) a été tourné en Pologne il y a deux ans, près de la frontière ukrainienn­e alors que le conflit entre la Russie et l’Ukraine venait de débuter.

La proximité avec la guerre a d’ailleurs effrayé plusieurs membres de la production, dont un acteur américain qui s’est désisté à quelques semaines du début du tournage.

« On sentait les répercussi­ons de la guerre tous les jours. On se réveillait le matin et il y avait des soldats et des réfugiés à l’hôtel. En même temps, ç’a été pour nous un bon rappel des raisons pour lesquelles on faisait le film et de l’importance de revisiter ce sujet. Parce que clairement, des génocides, il y en a encore dans le monde », raconte Sophie Nélisse.

DES SCÈNES ÉMOUVANTES

Louise Archambaul­t avoue qu’elle ne connaissai­t rien à l’histoire d’Irena Gut Opdyke quand elle a reçu le scénario du film écrit par le dramaturge Dan Gordon.

« Si ça avait été une fiction, personne n’aurait cru que ça puisse arriver. Mais c’est vraiment ça qui s’est passé. C’est incroyable ! »

À la recommanda­tion des producteur­s du film, Louise Archambaul­t a d’abord envisagé – et rencontré – trois jeunes actrices américaine­s pour le rôle d’Irena. « Elles étaient intéressan­tes, mais physiqueme­nt, je ne trouvais pas qu’elles ressemblai­ent à Irena », se souvient-elle. La réalisatri­ce a alors suggéré le nom de Sophie Nélisse. Réticents au départ, les producteur­s ont adhéré à l’idée en apprenant que la Québécoise avait décroché un des rôles principaux de la série américaine Yellowjack­ets. Puis, sur le plateau de tournage, tous les doutes se sont dissipés.

« Dès la première semaine de tournage, on avait des grosses scènes à faire », relate Louise Archambaul­t. « Le scénariste Dan Gordon, qui a bien connu Irena, était sur place. À un moment donné, on avait une caméra qui suivait Sophie et il s’est passé quelque chose devant elle. Sa réaction a été tellement vraie qu’elle a éclaté en sanglots. Elle était inconsolab­le. » « Quand on a coupé, Dan est allé la voir en pleurant à chaudes larmes. Il l’a prise dans ses bras en lui disant : “Merci, tu as ramené Irena à la vie. C’est vraiment elle, tu lui ressembles”. C’était un moment très émouvant. »

La promesse d’Irena (Irena’s Vow) prend l’affiche le 19 avril.

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