Le Journal de Montreal - Weekend
Le film d’adieu de Ken Loach
Pour son dernier long métrage, Ken Loach, 87 ans, offre une histoire d’espoir et de solidarité.
En 2016, dans une bourgade du nord de l’Angleterre, un bus débarque des réfugiés syriens. À son bord, Yara (Ebla Mari), une jeune femme dans la vingtaine passionnée de photographie, immortalise son arrivée dans l’ancienne ville minière dont les habitants sont éprouvés par la crise économique. Dès qu’elle pose le pied à terre, un résident s’en prend à elle, cassant son appareil.
Le village est comme des centaines d’autres en Grande-Bretagne. Les résidents sont pauvres et les commerces ferment un par un. TJ Ballantyne (Dave Turner) est le propriétaire de The Old Oak, le dernier pub de la ville où se rassemblent quotidiennement une poignée d’habitués, aigris par les épreuves.
Car l’arrivée des familles syriennes ne plaît pas. Les locaux ne comprennent pas pourquoi ils doivent accueillir des réfugiés alors qu’ils n’ont pas les moyens de nourrir leurs propres enfants. Rapidement, et afin d’établir un dialogue entre les habitants, Yara, TJ et Laura (Claire Rodgerson), une travailleuse sociale, ont l’idée de commencer une distribution de repas gratuits plusieurs fois par semaine. On se doute bien que le parcours idéaliste des protagonistes se heurtera de plein fouet aux réalités de la conjoncture économique et à la méchanceté humaine. Or, le scénario de Paul Laverty se veut optimiste, Ken Loach y allant de comparaisons historiques visuelles. Quelques scènes atteignent en plein coeur, malgré plusieurs autres moins réussies, car peu nuancées.
Il nous reste à espérer que Ken Loach reporte sa retraite, et qu’il nous livre un ou plusieurs autres longs métrages habités de la passion qu’on lui connaît.