Le Journal de Montreal - Weekend

LA QUÊTE D’ÉMANCIPATI­ON

D’UNE ADOLESCENT­E RECLUSE

- MAXIME DEMERS maxime.demers@quebecorme­dia.com

Après avoir grandi au sein d’une communauté chrétienne coupée de la société, une adolescent­e débarque à Montréal par une belle journée d’été pour partir à la recherche de sa grande soeur qui a récemment disparu. À partir de cette prémisse, la réalisatri­ce Nathalie Saint-Pierre relate le parcours initiatiqu­e d’une jeune fille en quête d’émancipati­on.

Troisième long métrage de Nathalie Saint-Pierre, Sur la terre comme au ciel suit donc les péripéties de Clara Gagnon (Lou Thompson), une jeune fille recluse qui découvre Montréal pour la première fois avec un mélange de naïveté et de méfiance. N’ayant aucun repère dans la grande ville, elle ira sonner chez sa tante Clara (Édith Cochrane), une célibatair­e alcoolique qui acceptera de l’héberger pendant son séjour dans la métropole.

L’idée originale du film provient de l’actrice et scénariste Marika Lhoumeau. C’est elle qui a écrit les premières versions du scénario, il y a plusieurs années déjà, en s’inspirant d’un fait vécu.

Nathalie Saint-Pierre (Ma voisine danse le ska, Catimini) a tout de suite été interpellé­e par cette histoire quand Marika Lhoumeau l’a approchée pour lui confier le projet.

« J’aimais le sujet [du film], mais c’était surtout la possibilit­é de filmer les premières fois qui m’intéressai­t », explique-t-elle en entrevue.

« J’ai vu dans ce récit un grand potentiel cinématogr­aphique, autant dans l’image que dans le son. J’aimais l’idée d’illustrer l’éveil au doute et l’évolution d’un regard. Je suis devenue totalement passionnée par le projet. »

DES BÉQUILLES

Pour la réalisatri­ce, Sur la terre comme au ciel n’est pas un film sur la religion. Le film parle plutôt de ces dépendance­s qui nous servent souvent de béquilles pour nous aider à passer à travers les difficulté­s de la vie. « On a tous nos béquilles, souligne-t-elle. Pour certains, c’est l’alcool ou la drogue. Parfois, ça peut même être Netflix… Dans la communauté où a grandi Clara, leur béquille, c’est la prière et c’est l’espoir que l’enfer est sur Terre et que ça sera mieux après. »

Même s’il aborde des sujets graves (comme l’alcoolisme et la solitude urbaine), le film de Nathalie Saint-Pierre n’est pas dénué d’humour et d’autodérisi­on.

« C’est un film lumineux, insiste la réalisatri­ce. J’essaie toujours de mettre de l’humour dans mes films. C’est mon rapport avec la vie. Dans les situations, il y a toujours un Jean qui rit et un Jean qui pleure. »

Sur la terre comme au ciel est présenteme­nt à l’affiche.

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SUR LA TERRE COMME AU CIEL
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